"Terror Haze"

On ne sait pas grand-chose de ce quartet italien qui sort son tout premier album chez Lavadome.

Ils jouent un death metal à la technique assez développée ; on peut même dire qu'ils ne lésinent pas sur les plans alambiqués et sur la dissonance. Entre les changements de rythmes, de tempo, les cassures, on imagine le cauchemar que ce doit être sur partition. Le(s) guitariste(s) s’en donne(nt) aussi à cœur joie, à grand renfort de palm muting, de bends et d’harmoniques en tout genre.
Les fanas de techniques poussées en auront pour leur argent.
Outre le chaos sonore qui règne en maître, on entend à plusieurs reprises des passages de violon et de piano, interprétés par le guitariste Andrea P. et qui jouent des plans tout aussi torturés que le reste des instruments.

Un truc m’a quand même fâché sur ce disque : à aucun moment je n’ai cessé de penser au fameux Obscura de Gorguts.
C’est simple, on dirait qu’Ad Nauseam a voulu rendre une espèce d’hommage à ce disque qui n’a pas manqué de diviser les fans du groupe à l’époque et qui déclenchera une réaction identique à ceux qui vont découvrir ce style à la première écoute : épidermique, soit on adore, soit on déteste. Et la longueur de l’album ne va pas aider ceux qui détestent à le supporter ; Ad Nauseam le bien nommé.
Même riffing, même son que sur Obscura et la voix fait aussi penser à celle de Luc Lemay, avec moins de coffre ceci dit. Une réplique à l’identique, ou peu s’en faut.
Et autre petit détail qui tue : ils ont même pensé à mettre un titre en français pour un de leurs morceaux.

J’avoue être partagé entre l’enthousiasme que peut susciter un hommage aussi réussi et la perplexité devant un mimétisme aussi patent. Je pense quand même qu’il serait plus sain pour Ad Nauseam de changer un peu de créneau sur le prochain album ; car le soufflé déjà un peu refroidi risque de définitivement retomber s’il est resservi à l’identique.
Pour atteindre le niveau d’un Ulcerate, qui a brillamment réussi à s’approprier les mêmes influences en livrant une musique très personnelle, il y a encore pas mal de chemin à faire.

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