Louise
7.4
Louise

Album de Émile Parisien (2022)

Emile Parisien – Louise (2022)


Enfin une nouveauté de cette année avec « Louise » signé Émile Parisien, toujours sur le label ACT auquel il reste fidèle. Il est ici à la tête d’un sextet de haute volée avec rien moins que Theo Croker à la trompette, Joe martins à la basse et Nasheet Waits à la batterie, eux ce sont les américains. Mais il y a aussi le français Manu Codjia à la guitare et l’italien Roberto Negro au piano et, bien sûr, Emile joue du saxophone soprano.


Côté compo c’est Émile le plus prolifique, il signe cinq titres, Roberto Negro, Manu Cojia et Theo Croker apportent chacun une compo, et il y a également une reprise de Joe zawinul « Madagascar » qui est le morceau le plus long de l’album, un peu au-delà des huit minutes.


Le livret nous apprend que le titre « Louise » a été choisi en hommage à Louise Bourgeois, sculptrice d’origine française puis naturalisée Étasunienne, plus particulièrement pour « Maman », une « sculpture-araignée » que l’on peut admirer au Musée Guggenheim de Bilbao. C’est également le titre d’ouverture de l’album, très beau, très maîtrisé, c’est d’ailleurs l’une des caractéristiques fortes de cet album.


Émile Parisien a atteint le stade des grands maîtres, ceux dont le son où le style d’écriture le font reconnaître immédiatement. C’est d’ailleurs le cas aussi pour « Memento part I » où nous baignons dans le son typique et unique d’Emile Parisien, un cocon dont il est le seul à connaître la recette, d’autres iront y puiser.


Paradoxalement, il ne se met pas au premier plan, encore moins qu’à l’habitude, il ne fait pas le « kéké », et, si sur scène il se love à la façon d’un charmeur de serpents, tourbillonnant autour de lui-même, dessinant avec son soprano des mouvements circulaires hypnotiques, c’est que ça fait partie de lui et de son prolongement, l’air qui bat autour de lui est aussi sa musique. Ici point d’égo, chacun tient sa place, c’est ce qui rend la musique belle.


Je ne m’étale pas sur les talents de chacun, ici ils sont tous à leur place, virtuoses et respectueux. Les bandes ont été enregistrées au « Studio Gil Evans » de la Maison de la Culture d’Amiens, un autre point fort de l’hexagone, qui s’ajoute aux Studios La Buissonne, déjà renommés.


J’aurais aimé, avant que le chat n’arrive, devenir une petite souris (ne riez pas) pour assister à cette session d’enregistrement et voir chacun dans son compartiment, concentré, abandonné à la fêlure des sons, parti dans l’extase musicale, et assister à l’enregistrement de « Prayer 4 Peace » de Theo Croker qui termine l’album.

xeres
9
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le 9 déc. 2022

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