Living My Life
6.8
Living My Life

Album de Grace Jones (1982)

Un album très plaisant, pour sûr. De la bonne disco de qualité, de la musique qu'on a plaisir à écouter et avec une qualité certaine.
De la disco, dis-je ? Mais en est-ce vraiment ? Car lorsqu'on entend « disco », on entend « tenues improbables à paillettes, musique kitchissime et boîte à rythme éhontée ». Or la musique de Grace Jones ne remplit aucune de ces conditions.

Oui, certes, c'est une musique avant tout faite pour danser. Mais surtout, je dirais que c'est une musique très esthétisée. Ce n'est pas le genre d'albums sur lequel on irait pogoter sauvagement, certes ; pas plus que ce n'est le genre d'albums qui dégage des émotions incroyables à vous faire pleurer, ni le genre d'albums engagés qui vous pousse à vouloir manifester contre le monde entier. Non, certes. Living my life reste léger, un peu en suspens, pas appuyé pour un sou. Ça n'en fait pas un album bas-de-gamme pour autant.

Il y a une certaine élégance qui se dégage de cet album, une élégance qui vous pousse certes à danser, mais plutôt lentement, d'un air un peu détaché, et en savourant l'ambiance un peu éthérée qui en émane. On a plaisir à écouter Grace Jones chanter, parce que contrairement à bien des mannequins et autres stars qui se lancent dans la chansonnette pour le plaisir de l'ego (qui a dit Carla Bruni?), elle a une vraie voix et un talent certain. Il se trouve même que sur scène elle a beaucoup d'énergie, et d'élégance of course – et honnêtement, Grace Jones (qui a présent dépassé la soixantaine mais est encore bien alerte pour une mémé!) fait partie de ces artistes que j'aurais aimé pouvoir voir en concert, si j'étais née plus tôt.

Globalement, donc, un album de qualité, qui ne cherche pas la profondeur, certes, mais est loin d'être superficiel ou facile pour autant. Et une certaine énergie se détache de ces chansons – je dirais même plus, une énergie certaine. Une énergie modérée, élégante, mais une énergie tout de même qui donne bien envie de chanter avec la dame. Une dame qu'on surnommait « diva » et je trouve que c'est plutôt bien trouvé, parce que c'est exactement ce genre d'attitude et d'état d'esprit qui se dégage de ses chansons. Un côté un peu décalé, gentiment excentrique, mais en même temps élégant et très appliqué, travaillé. Des rythmes empruntés de ci de là, à divers genres musicaux, et plutôt bien récupérés. Une voix intéressante, des compositions intelligentes – que demande le peuple ?
Kabouka
7
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le 9 déc. 2012

Critique lue 250 fois

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Kabouka

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