In a Convex Mirror
7.9
In a Convex Mirror

Album de John Zorn (2018)

Les albums de John Zorn sont la plupart du temps extrêmement intéressants, surprenants et inattendus. Après avoir effectué l’ouverture de la pochette on peut tomber sur des styles de musique extrêmement variés, le sorcier touche à tous les genres, expérimente la plupart des formules orchestrales existantes, allant du métal au jazz ou de la musique klezmer à la musique expérimentale en passant par des quatuors à corde ou des groupes strictement vocaux, rien n’échappe à son expérience sonore: ne négligeant rien, il s’approprie tout !


Cet album-ci dès que j’ai connu sa particularité, j’ai su qu’il me le fallait : John Zorn y joue de son instrument favori : le saxophone alto ! Chose extrêmement rare car il compose et dirige essentiellement. Il m’est arrivé déjà de l’entendre enchanter l'anche lors d'enregistrements sur lesquels il jouait, plus jeune, ou pendant des retransmissions de concert, chaque fois ce fut de grands moments et, bien que le Cd ait été bien long à arriver dans ma boîte c’est avec impatience que je l’ai écouté.


Le percussionniste haïtien Chess Smith et Ikue Mori à l’électro l’accompagnent. Trois titres très différents occupent le Cd, sur le premier « Veve » john Zorn fonce bille en tête, se lançant dans une longue improvisation débridée qui déferle en accents décapants, furieux et intenses, dix-huit minutes d’une grande intensité énergétique qui s’achève en apothéose !


Très contrasté, le second titre « Through a glass darkly » sur lequel il s’accompagne au Fender Rhodes, est plutôt introspectif et méditatif, il s’étale avec lenteur et se décline vers de multiples directions sous l’impulsion des percussions qui stimulent et pulsent avec intensité.


Le troisième titre « Le tourbillon » s’organise autour des percussions afro-cubaines sur lesquelles John Zorn déploie un solo déstructuré pendant lequel il explore son instrument, s’ingéniant à jouer des contrastes entre les timbres, les intensités, les graves et les aigus. Joueur et facétieux il nous rappelle à la maîtrise qu’il possède de l’instrument jusqu'à créer un véritable tourbillon sonore !

xeres
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes "Ils voyagent en solitaire..." et Pense - bête

Créée

le 2 nov. 2018

Critique lue 132 fois

6 j'aime

xeres

Écrit par

Critique lue 132 fois

6

Du même critique

Lanquidity
xeres
10

Un voyage dans le "Space-Jazz-Rock"...

Plus que tout autre, Sun Ra est une bibliothèque, il a parcouru, lu et écrit l'histoire du jazz, de l’intérieur, il a vécu les évolutions et participé aux révolutions. Membre actif de cette longue...

le 28 févr. 2016

27 j'aime

10

Bitches Brew
xeres
10

Critique de Bitches Brew par xeres

Ce qui frappe en premier lieu, c’est la beauté de la pochette créée par Mati Klarwein. On la devine symbolique, plus particulièrement quand elle s’offre déployée, pochette gatefold ouverte. On...

le 5 mars 2016

24 j'aime

9

Both Directions at Once: The Lost Album
xeres
10

Critique de Both Directions at Once: The Lost Album par xeres

« Il » est arrivé ce matin, bien protégé, sous cellophane, belle pochette avec deux triangles découpés laissant apercevoir la sous-pochette… Le vinyle avec le prestigieux macaron « Impulse »,...

le 2 juil. 2018

23 j'aime

7