Marc Ribot's Ceramic Dog - Hope


Je suis avec assiduité le « Marc Ribot's Ceramic Dog », autrefois plus simplement nommé Ceramic Dog, sans doute des raisons commerciales poussent à mettre en avant le guitariste et principal compositeur pour le groupe, Marc Ribot, qui jouit d’un grand prestige bien au-delà du jazz.


Et d’ailleurs si ses racines sont bien jazz, cet album s’en éloigne d’une certaine façon, en rejoignant la musique rock et plus largement celle qui se moque des petites cases et des étiquettes. Cet album est fait pour plaire à tout le monde…


C’est un album du confinement, Marc Ribot a réuni son trio, Shahzad Ismaily à la basse et aux claviers en compagnie de Ches Smith, batteur, percussionniste et à l’électro. Les trois se sont rencontrés sans se toucher, séparés par des cloisons dans le studio, communiquant au travers des micros, le casque sur les oreilles, sans même pouvoir se voir…


De quoi laisser place à l’imagination, à l’intuitif, au feeling et, parfois les effets sont grands car l’album est magistral. C’est vrai, je suis fan, donc pas compliqué à convaincre, mais il me semble que cet album est une véritable réussite, en premier lieu par sa diversité, on glisse d’un style à l’autre sans que jamais ça n’étonne, un peu comme si la route le décidait et que le fil qui se déroule est à la fois sinueux et nécessaire.


Le premier vinyle est le plus immédiat, parfois carré, direct, qui touche au cœur, à d’autres moments il frappe par le côté, avec de petites banderilles qui arrivent au bon endroit, comme sur « The Activist » qui vise Donald Trump. Le format chanson est très usité et c’est plutôt un régal. Sur le second vinyle c’est un peu plus expérimental mais toujours aussi passionnant, musique de climat, de sensations, l’esprit s’envole et fait cache-cache avec le dehors où tout se ferme. La face D se fige pendant seize minutes, elle n’existe que sur quelques versions vinyles, un son continu qui varie parfois un peu, gagne puis perd en intensité, comme un drone…


« Hope » nous dit Marc Ribot, « c’est cela, oui… »

xeres
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le 24 mai 2023

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