Revisiter ce brûlot vengeur et visionnaire aujourd'hui, c'est plus qu'un choc émotionnel et artistique : une nouvelle révélation peut-être... Le bouillonnement des instruments, la voix étranglée et intarissable de Dylan, qui vitupère comme un prophète grisé par son propre génie, qui profère d'intarissables horreurs , mais surtout, surtout, l'incroyable intensité qui se dégage de ces 50 minutes mémorables, réellement fondatrices pour une génération... "Something is Happening, but you don't know what it is..." ironise méchamment le petit juif maigre, "beau comme Lucifer". En tout cas, nous avons passé quarante années à essayer de le savoir... [Critique écrite en 2004]