En août 1965, c'est Bob le boss. Et ce ne sont pas Out of Our Heads des Rolling Stones et Help! des Beatles sortis peu de temps avant qui me feront penser le contraire. Highway 61 Revisited est un album qui sort des canons jusque-là pavés par messires Jagger/Richards & Lennon/McCartney.

Contrairement aux 4 artistes ci-dessus nommés, Bob Dylan bosse seul sur les textes. Il est accompagné par Bobby Gregg à la batterie, Al Kooper (21 ans) à l'orgue et piano, Harvey Brooks (20 ans) à la basse et surtout Mike Bloomfield; jeune guitariste prodige qui jouait à l'époque avec le Paul Butterfield Blues Band (21 ans). Et le grand manitou Bob Johnston à la baguette de la production.
Une équipée sauvage très jeune (Bob Dylan a 24 ans) mise à part Bobby Gregg qui est le plus vieux de la bande avec ses 35 ans (sic) et qui enregistre là un album majeur du 20ème siècle.

Tout de suite mis dans le bain avec Like a Rolling stone, l'auditeur en a pour son argent et ses oreilles vont frétiller de plaisir jusqu'à Desolation Row qui clôt la galette par un feu d’artifices de 11 minutes. Entre-temps, les parachutes sont de sortie pour éviter la gamelle de celui qui oserait sortir à nu. Chaque titre qui compose H61R est un hit. Chaque morceau est une histoire, une échappée, un "freewheelin'. On descend la pente à vélo. Au bout du chemin il y a une falaise, d'où le parachute nécessaire pour un atterrissage en douceur.

Cet album n'est pas un album comme les autres. Il est tout simplement unique, et depuis 1965 je cherche encore quel artiste a lâché un truc pareil (en excluant SPLHCB qui est, lui aussi, une pièce unique). Tout ici frôle la magie, le métaphysique et l'extra-humain. Non que les compositions aient été composées sous acide ou ecstasy, mais plutôt par un type qui ne fait pas partie de notre planète en étant bien à jeun, sans avoir ingéré quelque substance que ce soit. Thom Yorke à côté passerait presque pour un ménestrel de la cour de Louis XIV.

Bob Dylan frappe un bon coup de poing sur la table en signant avec ce Highway 61 Revisited un des ses opus majeurs. The Times They Aren't a-Changin', ou comme on dit chez nous "Les Temps (ne) Changent (pas)". Sixième album studio et sieur Zimmerman ne cesse de monter en puissance. Alors qu'il avait, excusez du peu, foutu quelques mandales bien placées entre 1963 et 1965 avec The Freewheelin' Bob Dylan, The Times They Are A-Changin', Another Side of Bob Dylan et Bringing It All Back Home (autrement connu Subterranean Homesick Blues), le voici qu'il sort de ce qui pourrait être comme le pinacle de sa carrière, son Ever-Rest.
lehibououzbek
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les albums (et compilations) essentiel(le)s qu'il faut avoir chez soi et Top 10 Albums

Créée

le 12 févr. 2013

Critique lue 1.5K fois

10 j'aime

4 commentaires

lehibououzbek

Écrit par

Critique lue 1.5K fois

10
4

D'autres avis sur Highway 61 Revisited

Highway 61 Revisited
Phenixy
10

Et Dieu créa la Folk

Bon là, je dois m'avouer surpris. Senscritique, havre des éclairés, Xanadu du bon goût, n'héberge aucune critique de l'un des meilleurs albums de tous les temps. Pire, celui-ci est classé 61e du top...

le 6 nov. 2012

22 j'aime

1

Highway 61 Revisited
lehibououzbek
10

Enorme !

En août 1965, c'est Bob le boss. Et ce ne sont pas Out of Our Heads des Rolling Stones et Help! des Beatles sortis peu de temps avant qui me feront penser le contraire. Highway 61 Revisited est un...

le 12 févr. 2013

10 j'aime

4

Highway 61 Revisited
EricDebarnot
9

50 minutes fondatrices !

Revisiter ce brûlot vengeur et visionnaire aujourd'hui, c'est plus qu'un choc émotionnel et artistique : une nouvelle révélation peut-être... Le bouillonnement des instruments, la voix étranglée et...

le 26 févr. 2015

6 j'aime

Du même critique

The Division Bell
lehibououzbek
9

The last bell is ringing

The Division Bell est tout simplement le dernier et ultime album studio de Pink Floyd. On est en 1994 et outre le fait qu'il soit le dernier de la superbe discographie du groupe, il est celui par...

le 11 janv. 2013

33 j'aime

10

In the Aeroplane Over the Sea
lehibououzbek
2

Cet album est juste une daube, rien de plus.

Je fus un mouton moi aussi. Ayant remarqué ça et là les critiques dithyrambiques, je me suis dit qu'avec de tels éloges je ne pouvais tomber que sur quelque chose de génial. Certes, Rat Diot Ed et...

le 11 févr. 2013

29 j'aime

68

Painkiller
lehibououzbek
10

La technique au service de la composition

Je suis choqué. Oui je suis définitivement choqué, abasourdi, en position PLS dans un coin, suçant mon pouce comme quelqu'un qui viendrait de subir un énorme trauma, et qui ne pourrait plus bouger...

le 14 févr. 2013

23 j'aime

1