Harry Potter and the Prisoner of Azkaban: Original Motion Picture Soundtrack (OST) par Nonore

Troisième et dernière partition de John Williams pour la saga Harry Potter, cet album est surement le meilleur de la trilogie tant son univers est riche et complexe. Les deux premiers albums demeuraient assez enfantins et gardaient leur aspect fantastique de la magie, à l'image des films. Changement de réalisateur, changement de style. Des thèmes plus sombres ont été écrits pour ce score, mais la virtuosité de la musique a été amplifiée. Le thème d'Hedwige est toujours présent et a subi peu de changement : il est le seul restant des deux premières compositions de la saga. Williams a dû écrire d'autres thèmes aussi passionnants : et le génie y est parvenu. Un thème somptueux montre que le maitre n'a rien perdu de son talent : Buckbeak's Flight, d'une grande simplicité, délivre une puissance mélodique incroyable. Windows To The Past, est quant à lui, un moment de mélancolie et d'échantement musical. Deux adjectifs qui correspondent parfaitement à la partition de Williams mais également au film lui même.
Même si le ton demeure plus sombre et plus inquiétant, l'idée d'enchantement ne quitte jamais certains morceaux où Williams peut exprimer librement son goût prononcé pour le Jazz comme dans The Knight Bus. Il ira même jusqu'à écrire un chant ensorcelant pour le film : Double Trouble. Mais ce même émerveillement empêchait Williams, dans les deux premiers films, de pouvoir faire rugir son orchestre, car trop enfantin. Ce n'est plus le cas avec ce troisième film puisque l'accent est devenu plus grave. Williams peut ainsi livrer des musiques virtuoses, symphoniques à l'image de son style et de celui de ses pairs. C'est pourquoi l'on retrouve des touches de son maître Bernard Herrmann, où les violons sont déchirants, grinçants.
C'est avec la flûte, l'instrument que Williams donnera le plus de caractère et de forme. Chacun a son rôle à jouer : la flûte apporte la douceur, la chaleur et l'émerveillement tandis que le violon apporte au score, une certaine obscurité, tristesse ou mélancolie. C'est dans sa dernière partition, consacrée au générique, que l'on peut se rendre compte de l'ingéniosité du compositeur : 12 minutes de régal musical prouve encore aujourd'hui que John Williams reste le maitre de la musique de film.