…for the Whole World to See par Me Rz
Ça, c'est un disque proto-punk vraiment oublié ! Et pour cause, il n'est même pas sorti à l'époque (1974). Un blaireau avait merdé avec les bandes, genre il refusait de taffer avec un groupe dont le nom etait si peu commercial ou quelque chose dans le genre et seuls quelques titres sont sortis en singles. Et encore deux ans après l'enregistrement. Tout récemment on a (enfin... je veux dire des gens ont, moi je n'y suis pour rien) décidé de sortir l'album avec un paquet d'années de retard.
Death, donc, (à ne pas confondre avec le groupe de metal du même nom. Parce qu'il y en a forcement un...) c'est un groupe de blackos de Detroit qui faisaient du r&b façon Motown, comme tout les groupe de blackos de Detroit à l’époque. Sauf que eux, ils ont prit une énorme claque à un concert du MC5 ou des Stooges, ou les deux, je ne sais plus exactement. Ou c'était Alice Cooper. En tout cas ce n’était sûrement pas à un concert de Ted Nugent... Je peux presque l'affirmer avec certitude. Non pas que j'y étais mais bon. « Dejà j'n'étais pas né... et ensuite j'étais trop jeune » comme dirait l'autre. Bref, les mecs qui viennent de prendre le panard de leur vie décident après ça de donner eux aussi dans le rock & roll sauvage. Ce qui est bien légitime, car que serait le rock & roll sauvage sans des gens comme, au pif, Big Joe Turner, Howlin' Wolf, Little Richard, Screamin' Jay Hawkins, Bunker Hill ou Esquerita ? Et puis d'ailleurs, le MC5 sans Sun Ra ? Les Stooges sans James Brown ? Mmh ?
Le résultat, ce « … For The Whole World To See », est plutôt réussit, ça ressemble à du Chamber Brothers mega vener,. C'est tendu, ça tape dur et ça groove peu, parce que ces mecs là savaient bien que la fusion c'est vraiment le genre de fausse bonne idée qui sert de cache-sexe idéal pour des tacherons sans talent. Ils ont donc préféré laisser ça à Living Colour.
Même si ce disque n'est pas aussi révolutionnaire que « Kick Out The Jams » ou « Fun House », ni aussi fou que les Electric Eels, il prouve en tout cas que les noirs sont tout aussi capables de maîtriser la disto et le feedback que n'importe quelle bande de petits cul-blancs. Ce qui n'est guère étonnant car que serait la disto et le feedback sans quelqu'un comme Jimi Hendrix ?! En plus ils ont le bon goût de ne pas tomber dans l’écueil heavy baveux pleins de solos cosmico-chiants. Ils ne sont pas venu pour parler de vikings qui se font défoncer le pont-levis par une horde de trolls extra-terrestres venus de la constellation du Dr. Hoffman. Nan nan, ici ça sent le bitume poisseux, la mauvaise dope qui inonde les rues du ghetto et les jobs de merde sur les chaînes de montage Ford. Matez un peu les titres, ça te dit que t'es un prisonnier, de laisser tourner le Monde et que j'ai des politiciens dans les yeux. Pur proto-punk on vous dit. J'ajouterai pour terminer - à moins que vous ne jugiez que j'ai déjà fait suffisamment de sous-entendu racistes comme ça et que ça ne devient plus très drôle et que, si juste et vraie soit cette dernière remarque, je suis vraiment à la limite de dépasser les bornes là oh hein bon quand même - que le chant me fait parfois penser à celui de HR des Bad Brains, notamment sur « Where Do We Go From Here ??? ». Ce qui est plutôt amusant car les Bad Brains sont un autre groupe de blackos proto-machin qui ont prit une baffe et changé d'orientation artistique après avoir vu un groupe de pequeneaux blancs et bruyants, les Ramones... etc, etc.