Depuis quelques années, la coutume veut qu'à chaque nouvel album de Jesu, il y ait certains fans (pas toujours les mêmes d'un album sur l'autre, évidemment) qui se disent : "C'est bon les mecs, le vent a tourné ! Justin Broadrick va arrêter de nous sortir des albums de merde !". C'est pas nouveau, d'ailleurs on retrouve toujours les deux mêmes pseudo-analyses contradictoires, à savoir l'argument du bon vieux retour aux sources d'un côté, et le changement de direction musicale qui met tout le monde d'accord de l'autre. Perso, j'ai l'intime conviction que Jesu, c'est devenu naze quelque part dans le courant de l'année 2009, notamment avec ce "Infinity" qui hante encore mes cauchemars.

        Donc je vous rassure, le Jesu de 2013 a la même tronche que le Jesu de l'année précédente, et les seuls curiosités qui font leur apparition ont davantage pour vocation de rendre l'écoute de l'album encore plus pénible. Je prends "The Great Leveller" par exemple : ça commence bien, petites notes de piano, nostalgie, larmes, tout ça... et puis Justin arrive de nulle part pour brailler dans son vocoder à la manière d'un chanteur de R'n'B. Bon je sais qu'il aime bien trafiquer sa voix, mais... merde quoi, y a pas une limite à ne pas franchir ?
        Et du coup, le truc le plus dommage avec EIGCTTLFWIC (vous m'excuserez de le réduire un peu), c'est qu'il est bourré de ce genre de saletés. Au milieu des accords dissonants, de quelques mélodies bien exécutées, parfois même de riffs (!), il y a toujours un truc qui va clocher.

        Tout ça pour dire qu'on me trouvera surement méchant et aigri, mais dites-vous bien que ce 4/10 sert juste à rappeler que c'est ce même groupe qui a accouché de "Jesu" et "Conqueror", deux albums que j'ai tellement écouté que j'en connais presque chaque riff. Mais là, il n'y a pas de note dans mon barème pour un album qu'il m'est impossible d'écouter sans avoir envie de me marrer ou de vomir. Poubelle.
Yoth
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le 2 déc. 2014

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