Avant : Trop cool ! Un nouveau Jean-Michel Jarre ! Après: Bof...

Le pape de la musique électronique revient sur le devant de la scène avec Electronica, une suite d’albums en collaboration avec les plus grands noms de la musique électronique. Air, Fuck Buttons, M83, Gesaffelstein, et bien d’autres guests accompagnent Jean-Michel Jare sur le premier opus de cette nouvelle odyssée, de quoi faire saliver les puristes. Tous ces noms font vite tourner la tête, pourtant le projet semble être cohérent et dénué de tout intérêts douteux. Des synthétiseurs 80’s aux envolées plus contemporaines, Electronica retrace l’histoire de la musique électronique avec classe, mais non pas sans défauts.


Les grands esprits se rencontrent.


En France, on aime bien se moquer de Jean-Michel Jarre: « Haha, c’est le mec qui se prend pour un extra-terrestre en fessant de la musique avec des rayons lasers ? ». Il est vrai que l’image du monsieur a souvent eu tendance à être plus ou moins kitsch. Pourtant, on a aucune difficulté à aduler deux mecs déguisés en robot, étrange… Il faut tout de même se rendre à l’évidence, certaines sonorités de Electronica sont un poil dépassées. Ce n’est pourtant pas une raison de paniquer, car ce côté rétro assumé côtoie des textures des plus modernes et inventives. « Immortals (feat. Fuck Buttons) » et « Watching You (feat. Massive Attack) » sont les témoins de ce séduisant mélange. Le point d’orgue arrive lorsque Jean-Michel Jarre travaille avec un autre grand nom de la scène électronique: John Fucking Carpenter ! Les deux ogres s’allient alors pour donner naissance à « A Question Of Blood », un morceau chargé d’histoire possédant une force épique totalement démesurée. Seul problème, il est assez court.


Forcez le tube et il vous revient dans la face.


En revanche, l’album fonctionne beaucoup moins bien lorsque Jean-Michel Jarre s’éloigne des paysages expérimentaux et rentre dans des nightclubs sensiblement tout pourris. « If…! » en collaboration avec Little Boots (que je ne connais pas), a des faux airs d’hymne de coupe du monde de foot et « Travelator (feat. Pete Townshend) », bien que rigolo, n’est pas du tout convaincant. Seul M83 sort honorablement de l’exercice dancefloor. Même quand Jean-Mich Mich nous éloigne de cette boite de nuit un peu naze, on a du mal à apprécier le voyage. La collaboration avec Moby ressemble trop à du Moby pour être bien (et pim !), la saga « Automatic » avec Vince Clarke est vite oublié tout comme le titre mollasson en featuring avec Air.


Vous l’aurez compris, il n’y a pas que du bon sur ce disque. La plupart des morceaux sont assez ennuyeux et peu inspirés. Il y a pourtant une poignée de très bons titres que l’on préférera s’écouter en boucle plutôt que d’écouter l’album en long, en large et en travers ! Le bon côtoie le moins bon, ce qui n’est finalement pas si grave. L’histoire de la musique électronique n’est pas parfaite…


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Valentin_Lalbia
7
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le 13 nov. 2015

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