David Bowie
6.2
David Bowie

Album de David Bowie (1967)

Avant David Bowie, il y avait David Robert Jones..

Ressenti publié dans le cadre de mon classement intégral de la discographie de David Bowie, composée de 26 albums studio.

Numéro 25: David Bowie

Ah, 1967.. probablement la sainte année de la musique pop-rock. Une année nous offrant par exemple "Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band", "Disraeli Gears", "Forever Changes", "Surrealistic Pillow" ou bien "Days Of Future Passed", pour ne citer que des albums issus de groupes déjà connus auparavant. 1967, au-delà des albums mythiques et d'être l'année référence du psychédélisme rock, c'est aussi une année qui voit l'émergence de groupes d'artistes qui changeront le paysage musical de manière marquante et durable. The Doors, The Velvet Underground, Pink Floyd, The Jimi Hendrix Experience. Tous ces artistes débarquent durant cette année de 1967 et frappent tous très fort d'entrée. Cette année sera aussi celle où un artiste tout aussi connu et impactant que ceux cités auparavant, entrera dans la scène musicale pour y rester jusqu'à sa mort, 49 ans plus tards.


David Robert Jones, aka David Bowie, sort son premier album le 1er juin 1967, il a alors 20 ans. L'album, qui porte son nom de scène, a été un échec commercial et les premiers pas de celui qui se fera appeller 2 ans plus tards Major Tom se sont fait de manière bien confidentielle. L'album ne sera pas vraiment réhabilité avec le temps, presque effacé par le suivant portant le même nom, ce dernier étant souvent perçu à tort comme le premier album de David Bowie. Était-ce une volonté de son auteur, considérant peut-être son premier projet comme un faux départ.


Il est intéressant de faire un comparatif de ces deux premiers albums, si différents mais portant le même nom (le second plus souvent appelé "Space Oddity"). Au-delà du fait que le second album soit supérieur en tout point au premier, il est ancré dans un univers bien précis et les vraies bases musicales du David Bowie que l'on connaîtra par la suite sont posées. Ce qui n'est absolument pas le cas avec ce premier album, il aurait été bien impossible de prédire ce que sera son auteur à l'écoute de ce premier projet. C'est un album de David Bowie qui n'est pas encore David Bowie. L'évolution en est bluffante.


Album souvent considéré comme l'un des moins bons du chanteur, ou parmi ses plus mauvais, c'est au choix. Je me souviens l'avoir écouté pour la première fois ado, n'ayant pas pu finir l'écoute tellement l'album me semblait bidon. Je pense avoir aussi été inconsciemment influencé par les notes négatives sur tous mes sites internet références de l'époque. Je me demande même si j'ai vraiment écouté plus d'une chanson ou si je ne me suis pas arrêté dès la première. Il faut dire que dès cette époque, j'avais un peu de mal avec la musique de Bob Dylan, alors ça n'allait pas être avec un album que je considérais comme étant du "Dylan du pauvre" que j'allais trouver de quoi me plaire. La carrière de Bowie commençait donc pour moi en 1969.


Étant revenu plusieurs fois sur cet album, j'ai mis (beaucoup) d'eau dans mon vin. D'abord, c'est un premier album, avec toutes les imperfections que cela peut impliquer. De plus, David Bowie n'a à ce moment-là que 20 ans. Enfin et surtout, j'ose trouver cet album globalement sympathique.


Si j'ai toujours du mal avec le titre d'ouverture "Uncle Arthur" et son refrain qui m'agace, l'album continue avec une succession de titres franchement sympathiques ("Sell Me A Coat", "Rubber Band", "Love You Till Tuesday"). Lorsque nous avons un titre plus fade comme "We Are Hungry Men", l'album se relance avec de forte bonne manière avec mes chansons préférées de l'album: "When I Live My Dream" et "Little Bombardier". La suite de l'album est bien plus quelconque, oscillant titres plutôt agréables ("Silly Boy Blue", "Come and Buy My Toys", "Maid Of Bond Street" et dans un degré moindre "She's Got Medals") et titres clairement en-dessous ("Join the Gang" et l'assez insupportable "Please Mr.Gravedigger").


Ce premier album est donc plutôt agréable, où nous pouvons nous laisser porter par les différentes orchestrations et ballades de l'album, procurant de bonnes sensations. Bien entendu, l'album est stoppé par ses limites, la musique ne paraissant jamais profonde et parfois creuse. Et puis il y a ce titre de clôture que je déteste et qui est pour moi le moment le plus désagréable de l'entière discographie de Bowie. Bon, d'accord c'est pas une "chanson", mais tout de même. À 20 ans, l'artiste n'avait pas la maîtrise qu'on lui connaitra très vite par la suite et on peut bien le comprendre. Ainsi, David Jones laissa sa place à David Bowie..


starlessnassim
5
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le 9 févr. 2023

Critique lue 24 fois

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