de toute façon personne viendra lire quoi que ce soit sur cette page, alors autant se lâcher

avertissement :
critique écrite il y a un an, tombé dans la poussière interne de mon ordinateur, retrouvée par miracle et retravaillée pour l'occasion (elle faisait déjà la longueur de deux intégrales de proust à l'époque, alors profitez bien de tous les ajouts)

Tout est affaire de concession chez Zappa. Si chaque album est considéré comme étant l'un des bouts d'un album immense, qui engloberait à plusieurs niveaux différents tout ce que Zappa a créé durant sa vie (c'est la fascinante idée de la continuité conceptuelle, qui consiste à considérer que tout fait partie d'un projet extrêmement vaste, qui englobe à la fois tout ce qui a existé, tout ce qui a pu exister, tout ce qui aurait pu exister), les albums de Zappa sont donc, en quelque sorte, des petites concessions de la Musique, en tant que substance universelle et absolue.
Pourquoi ce prélude un peu rebutant pour les non-initiés?
Parce que Civilization Phaze est l'album ultime pour les initiés, celui qui est à la fois le plus abstrait, le plus extrême, et le plus proche de l'idée intellectuelle qu'a Zappa de la musique.
Désolé pour la différenciation un peu élitaire entre initiés et non-initiés, mais bon, j'allais pas faire non plus une éloge morceau par morceau en disant au final que c'est tro tro bien zapa.

Je vais pas non plus entrer dans les dédales des enregistrements, de l'étude chaque morceau, du rapport avec We're only in it for the money et Lumpy Gravy, de comment la musique des cochons marche - tout ça est très intéressant, mais j'ai pas le temps et la vraie vie m'attend.
J'ai qualifié CPIII de trois mots : abstrait, extrême, et intellectuel.
Bon, alors déjà, j'aime de tout mon coeur ces mots, ce qu'ils représentent et ce qu'ils cachent.
L'abstraction dans CPIII, c'est ce qui apparaît au premier abord. Des sons qui viennent à la fois du Synclavier, d'instruments réels. Ce mélange brouille les oreilles : on n'a pas le temps de s'interroger sur la source du son ou d'une note. C'est un déluge permanent. Harmoniquement, mélodiquement, c'est abstrait. Abstrait mais pas désagréable (il faut quand même apprécier un minimum l'idée de n'avoir quasiment aucun repère pendant deux heures). Pas désagréable, car le son est très propre ; si à quelques moments, on a l'impression d'entendre du vrai chaos, on finit toujours par retomber sur une base quelconque. Un instrument, une ligne mélodique qui revient, un son leitmotiv, une ambiance, des intervalles… CPIII est le pinacle grotesque de la musique dite "sérieuse". Même si Zappa ne suit jamais un genre, une école ou des règles, on entend clairement l'influence de Webern, de Varèse. Mais du Webern ou du Varèse on en entend partout dans l'oeuvre de Zappa - y compris dans les moments les plus rock.
On entend aussi du rock, des échos des morceaux antérieurs de Zappa dans CPIII : la mélodie d'Amnerika (et quelle mélodie…) est une reprise d'un thème de Thing-Fish, qui dérivait lui-même d'un morceau d'Absolutely Free.
La comparaison ne s'arrête pas là, les échos sont infinis.

Abstrait donc. Extrême?
Même s'il est évident qu'on a affaire ici à des morceaux compliqués et qui peuvent même faire peur (la peur est un sentiment naturel - je conçois qu'on puisse avoir peur en écoutant Zappa - difficilement, à contre-coeur, mais je le conçois - mais il y a plusieurs peurs dans cet album - j'y reviendrais peut-être), les qualifier d'extrême serait un qualificatif bien fade comparé à tout ce qu'ils ont à nous donner.
NAVANAX me fait penser à du chewing-gum qui rebondit dans un tunnel (les 15 premières secondes par exemple, imaginez ça, c'est à se poiler), entre autres.
A PIGS WITH WINGS ressemble à son titre : un gros corps, des allures sales, un cochon qui pue, mais qui vole et qui est magnifique derrière son nuage marron.
La beauté chez Zappa réside au plus profond de la saleté - derrière la crasse, au-delà de la puanteur. Dans le monstre (je vous renvoie aux écrits de Pacome Thiellement sur Zappa, notamment Economie Eskimo, c'est passionnant). Le monstre, en tant qu'espèce vivante et aux yeux de ses semblables, est un être difforme, affreux ; mais du point de vue de l'évolution et de la vie, c'est lui qui amène le progrès, la différence, l'ouverture vers des espèces plus belles, plus résistantes. Zappa tord sa musique dans tous les sens et nous force à l'écouter comme si elle était belle (grâce à la continuité conceptuelle, grâce à certaines CONCESSIONS (exemple : les genres, comme le rock, le rythme entraînant, la danse, l'acceptation par le corps). Il se sert des standards communément acceptés, et, petit à petit, propose à l'auditeur des sonorités inhabituelles, des harmonies qu'il n'aurait jamais soupçonnées possibles… CPIII est l'avènement des possibles !
Alors, un album-monstre, mais uniquement quand on le compare aux autres albums. Pourtant plus profond et plus unique qu'aucun autre album ; il ose aller au plus profond de lui-même. Il s'auto-transcende.
La comparaison est simple mais efficace : artistiquement et musicalement, CPIII est un sur-homme (dans le sens Nietzscheen). Un sur-album.
Tout y est tellement extrême, qu'il n'est plus ici question de savoir si oui ou non on assume cette individualité étrange, mais jusqu'où elle peut nous porter, à partir du moment où on abandonne toute idée préconçue de la musique.
Et l'on peut penser que Zappa, sachant qu'il était sur le point de mourir pendant qu'il composait, n'ayant désormais plus grand-chose à perdre, alla consciemment au fond de lui-même pour sortir ses tripes. Il n'a plus besoin de vendre son oeuvre, donc il n'a plus besoin de faire de concession. CPIII, et dans une moindre mesure Yellow Shark, sont les oeuvres les moins polies, les moins ajustées, les moins faciles. Celles où, par conséquent, il a le plus la possibilité d'exprimer sa profondeur, son inconscient. Et de la part de quelqu'un qui avait pondu Lumpy Gravy à à peine 28 ans, qui chaque jour a tenter de lancer un doigt d'honneur à chaque personne vivant sur Terre et en particulier aux Etats-Unis, on est en droit de s'attendre à un gros morceau de bravoure.
DIO FA… C'est comme si toutes les maladies, tout le malaise, toute l'étrangeté qu'a vécu Zappa durant sa vie était compressé pendant 8 minutes. Civilization Phaze 3 est un aperçu du subconscient de Zappa ; le plus cru peut-être. Le plus extrême.

Abstrait, extrême, et intellectuel.
Intellectuel? Oui et non… comment dire… on peut dire que tout est intellectuel - tout est une vue de l'esprit. Chaque album de Zappa est une vue de son esprit sur un sujet, un problème, une pensée (et toujours plusieurs mélangées). Bon mais pas que lui. Si tout est une vue de l'esprit, je peux interpréter n'importe quoi comme étant prévu par l'auteur. Et on tombe dans la sur-interprétation à outrance. SAUF QUE… Zappa a consciemment imaginé cet aspect de son oeuvre. La continuité conceptuelle dont je mentionnais l'existence en introduction. Chaque note est une variation de LA note. Et s'il n'existe qu'une seule note (l'idée est énoncée à voix haute dans l'album, je n'invente rien), alors tout simulacre musical, toute interprétation de partition… a la même source. La même énergie fondamentale. Zappa a compris que pour invoquer l'infini, il faut le réduire à une seule unité, à son plus petit dénominateur commun.

Peut-être CPIII correspond-il le mieux à ce que Zappa pense de l'intelligence. Oui vas-y Garfunkill, parle-nous de l'intelligence. Vas-y, mets les pieds dans le plat.
Bon alors attention, quand je dis intellectuel, je rejette toute la dimension péjorative du mot. Ouais, on a tellement tendance à injecter une connotation négative à l'expression "masturbation intellectuelle" qu'il est nécessaire de prendre le temps de remettre les choses à plat : il n'y a pas de limites à l'intelligence. Ok?
Quelle limite peut-on imaginer? Imaginer l'inimaginable?
Ce n'est pas une limite, c'est un défi, un désir, et un progrès.
Ce que nous permet notre cerveau est potentiellement infini.
Nous avons donc le droit de supputer que LA GROSSE NOTE est l'une des données fondamentales de l'Univers.
Au même titre qu'un sofa.

"Absurdity is the only reality" (Frank Zappa)

Les dialogues intercalés entre les morceaux nous parlent de sujets profonds : des rêves, des poneys, de la musique des cochons, de la Big Note. Des dialogues sérieux, assumés, et néanmoins bizarres : des dialogues qu'on entendrait dans sa tête pendant le pré-réveil (l'état alpha), des trucs qui ne veulent pas dire grand-chose. Des débris de rêve. Des ombres de cauchemars.
Les morceaux eux-même vont trop vite pour que l'on puisse s'accrocher quelque part.
Ils glissent.
L'auditeur de l'album est comme un équilibriste qui se tient debout sur une grosse boule, qui roule sur une surface plate : la boule n'est jamais stable, l'auditeur doit sans cesse créer son équilibre pour avoir un minimum de concentration, et quand il essaie de regarder à l'intérieur de la boule, ce qu'il voit est déformé. Comme quand on regarde une cuillère ou une casserole, on a l'impression de pouvoir tout voir, à 360°, mais l'image est déformée. Il est impossible d'avoir une vision globale d'une réalité à laquelle on appartient. Pour observer un système, l'observateur prend un point de vue et son point de vue participe des paramètres de la réalité qu'il observe. En écoutant Civilization Phaze III, on se retrouve face aux limites de notre point de vue habituel. Shaking the habitual, pour citer The Knife (dont la musique est une réminescence frappante du Zappa du crépuscule. Voulue ou non?)

Et si la musique était la transcription de l'activité d'un cerveau? Les activités artistiques peuvent se disputer ce statut (le cinéma apparaît comme le seul véritable adversaire - mais son aspect sélectif, sa fermeture visuelle et sa fermeture sonore [en vu de conserver l'unité narrative, l'unité temporelle, enfin tout ce qui fait qu'on peut suivre rationnellement une histoire] empêchent généralement de voir un film comme on voit une pensée se dérouler. D'autant plus que la majorité écrasante des films a encore pour but de raconter des histoires, et se rapproche plus en cela de la littérature que d'un véritable art cinématographique indépendant - mais si ça vous intéresse, regardez Dziga Vertov, Eraserhead ou Svankmajer)))))).
La musique est ineffable. Comme Kubrick disait à propos des symphonies de Beethoven qu'elles ne sont pas explicables, les morceaux de Zappa dans CPIII ne sont pas analysables. Il est facile d'expliquer pourquoi on pleure quand on regarde un film parlant d'un sujet triste, pourquoi on ressent des émotions pour des personnes que l'on ne connaît pas sur l'écran -> c'est l'empathie.
(L'empathie est nerveusement explicable)
Quid de l'empathie dans la musique???
Qu'est-ce que je peux bien ressentir quand j'écoute Beethoven ou Zappa?
Un sentiment d'importance, d'immensité et d'extase quand j'écoute la neuvième, d'accord…
Un sentiment d'étrangeté, de torture mentale, quand j'écoute Civilization Phaze 3, pourquoi pas…
Mais par quels réseaux la musique pénètre-t-elle? Le corps?
Il n'y a aucune histoire, aucun regard que je puisse comprendre, juste du son, juste des notes qui s'enchaînent… des dialogues qui ne sont pas dans ma langue maternelle - et qui même traduits demeurent ésotériques.

"Our strength comes from our uncertainty" (Spider)

Notre puissance vient de notre état de doute. La force de la musique réside dans son caractère abstrait. Peut-être qu'en s'efforçant d'inventer des mots désignant certaines émotions ressenties lors de certaines harmonies, pourrions-nous comprendre un petit peu mieux les rouages de ce qui résonne dans notre tête quand on écoute. Mais le travail à faire est incroyablement touffu… et si l'on prend pour exemple quelques traités d'harmonie ou de composition censés expliquer le sens des oeuvres, on va certes découvrir et comprendre le contexte, les raisons… mais il y a le risque de perdre son propre point de vue au passage, en se limitant à ce que l'auteur a voulu dire. Bref, c'est quand même un beau projet et une idée à développer, mais je n'ai pas de conclusion à ce paragraphe alors pour faire une pause je vais sauter deux lignes.


Nous entendons, nous voyons, nous percevons = perception radar du corps
Nous écoutons, nous regardons, nous sentons = perception laser du corps
(les mécanismes de la proprioperception)
Entendre, c'est avoir une perception globale, "non-active" (on est tout le temps actif, "non-consciente" convient mieux) ; écouter, c'est concentrer son attention sur un son en particulier, ou sur l'environnement sonore dans sa globalité.
Prendre conscience de ces façons de percevoir le monde, c'est déjà un pas énorme vers la compréhension de beaucoup de choses (comme quoi? je pourrais faire un dessin, mais ça serait… abstrait.)
Prendre conscience que tu es un point de vue et que ce que tu ressens t'appartient, c'est comprendre que tu as la possibilité de gérer tes propres constructions intellectuelles, tes propres capacités. Sentir et percevoir ta vie.

Si je devais résumer : le caractère extrême de CPIII force l'auditeur à se concentrer sur les aspects abstraits de la musique - et cela est intellectuellement enrichissant.

L'intelligence, l'abstraction et l'extrême... la profondeur.

La conscience est un bouchon de bouteille perdu sur l'océan de l'inconscient.

Parler de musique, c'est si difficile - j'entends, bien parler de la musique.

Il est si dur d'écrire sur la musique de Civilization Phaze III.

J'ai juste essayé de rendre compte, de donner envie et de faciliter, pour ceux que ça intéresse, la compréhension de cet album.

Soyons modeste : on a pas les mots pour parler du fond des choses. Les mots sont des signes que tout le monde utilise. Les mots nous empêchent de trouver les détails infinis de notre corps et de notre pensée. La musique elle-même est un ensemble de signes différents, si différents des mots. Ecouter de la musique, c'est écouter un autre langage. Voir, c'est pareil. Ressentir avec son corps, c'est pareil.

Agrandir ses sens, les tordre, les exploiter.
Tout écouter, tout voir, tout sentir.

La mémoire du corps, la mémoire des sons, la mémoire des images.

La prochaine phase de la civilization? être plus à l'écoute? être un monstre pour ses contemporains? être plus intelligent? être plus sensible? être plus humain?

La pochette de l'album sous-entend les catastrophes à venir. Les bâtiments à l'architecture méditerranéenne sur la falaise anticipent-ils la crise grecque? Non, bien sûr, c'est impossible - l'album est sorti avant que la crise commence, bien avant…
Mais si l'on sait que la Grèce est le berceau de la culture contemporaine et si l'on sait que CPIII avec Lumpy Gravy et We're… forment un triptyque sur le Temps selon Zappa, si l'on sait que la vie extraterrestre existe et si l'on sait que l'intelligence est infinie, alors il est possible de tout relier.

Quoi, quel complot?

Non c'est une blague. Une déformation de la théorie du complot. Ce sont des interprétations erronées de la réalité, et des interprétations qui prétendent être autre chose que des interprétations (donc des vérités). So yeah bullshit. Mon interprétation de Civilization Phaze III n'est pas une vérité, c'est une hypothèse.

Est-il dangereux de tout relier?

Tout est-il connecté?

Est-il dangereux de laisser libre cours à son intelligence… de s'octroyer le droit de penser… de penser que l'auto-censure, l'éducation, la société, l'extérieur… censurent ce qu'ils n'arrivent pas à définir ?

Il faudrait laisser l'inconnu t'envahir, te prendre dans ses bras, dans son monde.

Dérégler l'Univers pour une journée.

La pochette de l'album sous-entend l'apocalypse à venir. Cette apocalypse, c'est la destruction des constructions de l'ego.

Cette apocalypse, c'est une révolution sur soi.

La tuerie de l'égo, la perte du moi, la destruction de nos propres limites.

L'inondation du subconscient dans le conscient.

La connection subconsciente de tous les êtres vivants avec eux-mêmes. Prendre conscience du subconscient, c'est comprendre qu'il existe. Prendre conscience que la conscience est assujettie à une autre phaze… une autre civilization… une subconscience, absolument libre...

L'intelligence abrite en son sein la stupidité - mais la stupidité n'est pas idiote. La stupidité est la décontraction de l'intelligence, disait Gainsbourg. Chez Zappa, la Musique est un art de tension et de relâchement - comme chez Varèse. Les dialogues absurdes, grotesques, peuvent être vus comme des relâchements, des envolées "intellectuelles" des morceaux. Ils peuvent être vus comme des relâchements de l'intelligence en générale. Ou ils peuvent être vus comme étant eux-même intelligents - et les participants semblent en être persuadés. Donner autant de crédit à l'idée d'une note universelle, idée qui trouve un soutien théorique avec la physique quantique et la théorie des cordes (si si, je crois qu'il y a bien quelque chose de la théorie des cordes dans le concept de la Big Note - tout est vibration…) et l'idée d'un cochon avec des ailes, c'est considérer qu'il n'y a pas de hiérarchie dans les mots, pas de hiérarchie dans les idées.

Il n'y a pas de hiérarchie dans les genres.
Tout se vaut, tout résonne.

Tout est connecté.

L'on peut écouter avec son corps et voir avec ses oreilles, tout est possible.
Et je n'ai pas besoin de dire que tout est possible pour vous le prouver - c'est une évidence tellement forte qu'elle détruit toute opposition. La vie et le cosmos sont infinis. Profitons-en, autant que notre petit corps et notre petit esprit peuvent nous le permettre.
Oui, d'accord, on est bien peu de choses. On a peu d'armes pour apprécier le monde.
Mais nous sommes faits de la même matière que tout ce qui nous entoure.
Si l'on regarde au plus près du minuscule, il n'y a rien qui différencie mes vibrations des vibrations des objets qui m'entourent, et des vibrations qui se trouvent à l'autre bout de l'univers. Il y a beaucoup d'atomes, et nous ne sommes que des atomes.

Tout n'est qu'une note.

Everything is one note.

Tout n'est qu'un truc, étiré à l'infini.

Tout est infini.

beauty is not love
love is not music
music is the best

J'aime la musique - je pense que la musique est surpassée par l'infini.
L'infini est la meilleure des choses, et d'ailleurs l'infini est la seule des choses.
Le terme de "fini" a peut-être gouverné un certain temps dans son trône, sûrement gouverne-t-il encore dans la tête de nombreuses personnes et de nombreux êtres vivants.
Mais l'être humain, j'en suis certain, a la capacité intellectuelle et la sensibilité suffisante pour dire, du fond de son âme : je suis infini, tout est infini.
Non-fini : tout est évolution, tout est dynamique, rien n'est figé.
Infini : rien n'est fini. Tout change tout le temps.


------


PS : tout cela n'est sans doute qu'un texte pour vous - mais pour moi qui ait écrit tout ça d'une traite pendant un soir en écoutant l'album, c'est une aventure et une expérience, un petit peu fougueuse, un petit peu brumeuse certes - mais honnête. Je pense ce que j'ai dit et quand je dis que je pense ce que je dis, ça ne veut pas dire que je veux donner du crédit à ce que j'ai écrit, ça veut juste dire que je pense sincèrement ce que j'écris au moment où je l'écris, et que l'acte de l'écrire me donne la force de poursuivre cette pensée - et du moins je pense que ce que je pense est sincère - sinon à quoi bon penser?
Rien n'a été préparé, c'est un cheminement de pensée que je vous livre tel quel et je me fiche de savoir s'il est lisible ou non. A stream of consciousness comme disent les anglais.
Je n'ai pas vraiment fini la critique. c'est un peu brouillon, quand même, non?
pfff c'est n'importe nawak
allez
@+

encore désolé pour l'écartement néophyte/initiés du premier paragraphe, c'est débile - mais bon, lâchez-moi les baskets maintenant


non, quand même, si ça vous intéresse VRAIMENT (vous êtes fou, ok, mais on est deux) : lisez Economie Eskimo de Pacome Thiellement, il approfondit tellement mieux de tout ce que j'ai survolé ici.

merci bien.

yolo.


:D
Garfounkill
9
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le 11 mai 2013

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Garfounkill

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