Gato Barbieri - Chapter Three: Viva Emiliano Zapata (1992)


Voici le troisième chapitre des aventures de Gato Barbieri chez Impulse, l’album se nomme « Chapter Three: Viva Emiliano Zapata ». Il ne ressemble pas aux deux premiers volumes qui sont directs de décoffrage, pris sur le vif avec toute l’énergie qui suinte, on pourra regretter cet état de fait, mais pour autant il serait dommage de passer à côté de cet album, plutôt ambitieux, enregistré en studio fin juin en 1974, avec un grand orchestre dirigé par le célèbre Chico O'Farrill.


Ce serait long d’établir la liste des musiciens, citons plutôt quelques individualités bien connues, en commençant par le bassiste Ron Carter, le batteur Grady Tate, les percussionnistes Ray Mantilla, Portinho, Ray Armando et Luis Mangual. Il faut signaler également une importante section de cuivres et divers autres musiciens, guitaristes, pianistes, flûtiste etc…


L’ambiance studio et les nombreuses parties écrites ainsi que les arrangements brident un peu cette spontanéité qui ralliait les suffrages sur les deux premiers chapitres, mais l’album a des qualités qui méritent un satisfecit. Les compos sont signées par Gato, excepté deux titres, « Milonga Triste » qui ouvre l’album et « Cuando Vuelva A Tu Lado » un remake de « What A Difference A Day Makes ». Pour autant ce sont bien les compositions écrites par l’Argentin qui semblent les mieux réussies.


« Lluvia Azul » avec son intro dramatique et son développement insouciant, car là-bas, sous les tropiques, figurez-vous que la pluie est bleue. « El Sublime » qui suit sur la face une, a été titrée ainsi par Michèle Barbieri, épouse de Gato, qui a poussé ce cri du cœur juste après son interprétation dans les studios d'enregistrement. C’est sans doute le lyrisme exacerbé de la compo qui a inspiré ce qualificatif.


Quand arrive le final « Viva Emiliano Zapata » qui décoiffe sévère, Gato explique ainsi la raison de ce titre « Viva Emiliano Zapata is so titled because at the particular moment in Latin America, there is nothing else to say », c’est dit. La pièce balance, bousculée par les percussions qui poussent, Gato monte à certains moments jusqu’au cri qui s’annonce libérateur…


Un album qui mérite sa place dans les chapitres, à ne pas négliger.

xeres
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le 1 juil. 2023

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