Blonde on Blonde
7.9
Blonde on Blonde

Album de Bob Dylan (1966)

Difficile de prétendre connaître tout Bob Dylan. Sa discographie studio est longue d'une 40aine d'albums. Je pense en avoir vraiment écouté 4 de façon sérieuse et approfondie. Et non, on ne peut dire qu'on connaît bien Dylan, parce qu'on sait yaourter Tambourine Man, Like a rolling stone ou Blowin'in the wind. Bref, j'aime bien Robert, mais je ne le connais pas complètement bien.


Pourquoi écouter cet album ?


1/ Je ne suis pas historien de Dylan, mais cet album, ce n'est pas complètement du folk. On tire vers le blues et on assume de plus en plus l'électrique. La voix nasillarde, l'omniprésence de l'harmonica, l'impression de bordel organisé nous rappelle que c'est Bob. On est dans l'histoire de la musique, là, mesdames messieurs, Dylan participe au mélange des genres musicaux populaires. Le noir, le blanc, les racines, le progrès, tout cela ne fait qu'un.


2/ Plein de chansons superbes. Tu t'en fous de ne pas comprendre les paroles parce qu'il chante trop vite ou je ne sais quoi. De toute façon, essaye de les traduire, la plupart sont tellement surréalistes qu'il te faudra un peu de temps même avec Google Translate. "I want you", "Visions of Johanna", "Just like a woman", + l'incontournable face b du 2nd disque "Sad Eyed Lady of the Lowlands".


3/ Mais surtout, c'est lumineux, ça respire la joie, la sensualité, le soleil est là, le matin, l'après-midi. Ce joyeux bordel musical, je ne sais pas s'il est voulu (je dirais oui), mais ça fonctionne, tout n'est pas toujours en place, Dylan s'en fout de dérailler de la voix ou de l'harmonica, ça fait partie du charme. Presque du pré-punk, un album qui te dit que tu peux faire de la musique, même si tu n'es pas un perfectionniste de la musique.


"Pourquoi ne pas écouter cet album ?"


1/ Vous êtes psycho rigide, notamment de la musique. Vous aimez quand c'est bien rangé. Aïe. Passez votre tour.


2/ Vous n'aimez ni le folk, ni le blues. Ben, c'est pas cet album qui va vous réconcilier avec ça.


3/ Un harmonica pas toujours juste, omniprésent, parfois saturé ? Oui, allez, peut-être. Mais c'est aussi une marque de fabrique. Ce serait comme dire que Lionel Messi fait trop de dribbles et qu'il ne les réussit pas tous...


Bref, évidemment que cet album a des défauts, mais je pense qu'il fait partie de ceux qui marquent notre pop culture et qui font la jonction entre les deux moitiés du XXème siècle, entre le blues / folk et le rock / pop. Et c'est aussi pour ça qu'il faut l'écouter.

John-Peltier
8
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le 9 sept. 2021

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John Peltier

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