The Pyramids – Birth / Speed / Merging (1976)


Pour ce troisième album, The Pyramids restent attachés à la musique africaine qui les caractérise vraiment, cependant ils vont mettre leur africanité un peu moins en avant, si on compare ce troisième volume aux deux précédents, mais la musique africaine, mélangée à la culture jazz, reste leur signature. L’heure est au funk qui se vend, le jazz créatif se fait plus petit, résistant sur de petits labels comme « Black Jazz » ou « Strata East » ou même encore le tout petit « Philly Jazz » qui enregistre Sun Ra, Byard Lancaster ou Khan Jamal à Philadelphie, en cette fin des seventies.


Financièrement c’est un peu bancal, ce qui emmènera Idris Ackamoor à faire appel au soutien financier de son frère pour sortir ce dernier enregistrement privé, ils se regroupent dans la baie de San francisco, à Oakland, et se réunissent en novembre soixante-quinze, pour enfin entrer au « His Master's Wheels Studio », ce qui représente pour la formation, un véritable confort acoustique.


Au niveau du personnel il y a également quelques changements, le pianiste a quitté le navire et un bassiste acoustique, Heshima, se tient aux côtés de la basse électrique de Kimathi Asante. Pour le reste Idris et Margo sont les fers de lance, Augusta Lee Collins joue de la batterie, du talking drum et des percussions, et Kenneth Nash de la conga, des bongos, des stick drum du Guatemala, du rosenbow, un instrument à cordes, et des percussions. Un invité, Mcheza Ngoma, intervient également de temps en temps en tant que percussionniste.


L’album comprend plusieurs suites, "Birth/Speed/Merging" qui donne son titre à l'album, contient quatre parties, tout comme "Réaffirmation", "Jamaican Carnival" en contient deux et "Black Man And Woman", qui termine l’opus, en contient également quatre. Ce qui fait un total de quinze titres, la moyenne des pièces tournant autour des trois minutes.


Cette brièveté est un atout car on se rapproche des standards de l’époque pour espérer un « tube » qui ne viendra pas, mais le regroupement de cette découpe sous un même thème est un atout, cette fois-ci porteur car il donnera un climat et une unité de ton encore supérieure à l’album.


A son écoute on se régale des solos de Margo, toujours merveilleux, chacun est une gourmandise qui comblera l’auditeur, et comme les solos d’Idris ne lui cèdent en rien, on est vraiment à la fête ici et cet album n’est pas moins intéressant que les précédents, de belles couleurs, des rythmes prenants. Sans se tromper on peut affirmer que ces trois albums sont devenus, au fil du temps, des classiques de la "Great Black Music", mais attention, le coffret contient un quatrième volume, que nous promet-il ?

xeres
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le 7 mai 2023

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