Apocalyze
7.3
Apocalyze

Album de Crossfaith (2013)

Crossfaith, c’est tout de même particulier. Il faut dire que c’est un groupe qui mélange étonnamment métal et musiques électroniques diverses. Il faut ajouter qu’ils sont japonais. Donc faisons le tour des groupes japonais qui arrivent à mixer ces styles en offrant un résultat satisfaisant. Crossfaith. Voilà. C’était plutôt rapide. Peut-être que la langue anglaise les éloigne des groupes japonais habituels qui se contentent de faire une bouillie entre Shakespeare et Dragon Ball Z comme si chaque album devait être le générique d’un anime. On aime ou non, mais Crossfaith, c’est spécial.


Cette année ils sortent Apocalyze ; sans révolutionner leur propre genre, ils s’enfoncent dans une réussite tracée. Ne serait-ce que le prélude, une annonce simple qui apporte mélodie dans un enchaînement idéal avec We are the Future, prouvant encore une fois que leurs structures sont millimétrées à la note près. L’aisance entre métal et électro troublerait le plus puriste des porteurs de rangers. La nervosité des guitares est complétée par les samples, l’impact des lignes de chant soignées et les breaks saignants ; entre dubstep, rave et techno. La batterie y répond aisément, dans une énergie implacable.


Apocalyze est un album en montagnes russes. Dans Eclipse, les samples s’inscrivent comme une suite à Invaders Must Die de The Prodigy, comme une reprise où l’on aurait appliqué des screams acérés. Mais à part cette légère faiblesse, on laisse les beats s’estomper pour laisser apparaître une ligne de chant émouvante et précise. L’opus est une compilation exhaustive et variée où Scarlett règne en maitre. Assemblant textes perçants dans des échos féminins qui nous terrassent, elle est à la fois rage et peine.


Le reste n’est qu’une tempête, un ouragan qui détruit tout sur son passage. Comme si plus rien n’existait à la fin de l’écoute. Un sentiment de désintégration, une fatigue incommensurable qui ne s’atténue pas. Vidés de toute hardeur, nous voilà faibles. Un peu l’état que l’on ressent lorsque les artistes donnent tout pendant un live. Un peu ce que l’on ressentira après leur show au Trabendo le 19 novembre. Parce qu’il ne peut en être autrement.

Evalia
8
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le 17 sept. 2015

Critique lue 54 fois

Evalia

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