Réveillé par une berceuse... Une voix pure et douce d’abord a capella, puis soutenue par un orchestre aux cordes délicates et sensuelles…Une chanson qui s’étire langoureusement et dont on a peur qu’elle finisse trop vite… Mais non, elle prendra le temps de s’éteindre progressivement avec le lever du soleil.

Où suis-je ? A la lisière d’une dense forêt ou sur les bords du Nil ? Sur la terrasse d’un immeuble dominant une mégalopole enfumée ou sur une plage jamaïcaine ? Dans mon lit, sur le sable, sur un arbre, dans une barge ? Peu importe où je suis . J’ai les yeux encore fermés . Je suis partout à la fois.


C’est une nouvelle fois dans un sacré voyage musical que nous entraîne Natacha Atlas, Diva des temps modernes, maîtresse sans égal dans l’art de jouer avec la diversité des styles et des ambiances pour créer cette troublante musique cosmopolite qui la caractérise.

« Un pont entre l’Orient et l’Occident », voilà comment elle symbolise son œuvre. J’ajouterais pour ma part « au sens large, l’Orient et l’Occident… » . Parce que les 75 minutes de trajet qui vous sont ici proposées vous offriront des stations contrastées dans des pays pas évidents à concilier, comme l’électro, le reggae-dub, le rap, le hip-hop, le ragga-muffin, la chanson française, le drum’n’bass, le groove, le R&B, le funk, la pop, la techno et les chants africains. Le tout à la sauce orientale, bien sûr. Omniprésente, derrière, devant et sur les côtés. Ce qui donne vraiment quelque chose d’unique dans une ambiance à la fois étonnante et résolument moderne.

Perfectionniste habituée à travailler énormément, mais pas toute seule (elle a débuté avec le Transglobal Underground, collectif anglais pour le rapprochement des musiques et la liste de ses collaborations est impressionnante), la dame à la voix d’or a ici encore invité plein de monde (musiciens, compositeurs, chanteurs, programmateurs, producteurs…) à participer aux quinze morceaux (dont le tube When I close my eyes/Quand je ferme les yeux) qui constituent ce dernier opus ; dont Sinead O’Connor (sur Simple heart) et James Brown, indirectement présent au travers d’une assez réussie reprise d’un pourtant éculé Man’s world.

Sans avoir la force de l’exceptionnel Gedida (sorti en 1998), Something dangerous contient assez de qualité, de son, de finesse et de talent pour envoûter les amateurs de pérégrinations musicales contemporaines.


RolandCaduf
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le 9 oct. 2022

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