« J’aime à penser que les anciens fans des Beatles ont grandi, se sont mariés et ont des enfants, mais qu’ils ont gardé pour nous une place dans leur cœur » disait le gentil George Harrison dans une de ses dernières interviews.


George est parti en novembre 2001 comme il a vécu : discrètement, sans tapage.
Pas comme cette star de John, qu’il est allé rejoindre au Paradis du Rock et de la Pop Réunis.
Laissant bien lourd le cœur des anciens fans . Et celui de leurs femmes, de leurs maris, de leurs enfants aussi.


La vie continue pour les deux qui restent (Paul et Ringo), et pour nous aussi.
La vie, avec ses hauts, ses bas et ses entre-deux.


« Sunrise doesn’t last all morning
A cloudburst doesn’t last all day
Seems my love is up
And has left you with no warning
But it’s not always going to be this grey
All things must pass, all things must pass away »
Après la pluie le beau temps...et après le beau temps la pluie...et après...plus rien.


La (magnifique) chanson-titre annonçait déjà la couleur, en décembre 1970, lorsqu’est sorti « All things must pass », triple premier album solo de George Harrison, enregistré dans la foulée de la séparation des Beatles .
Epopée Beatles au cours de laquelle le cadet du groupe avait toujours eu du mal à placer ses propres compositions, étouffé qu’il était par le très prolifique couple Lennon/McCartney.


Alors là, en 1970, libéré, il peut enfin se lâcher : il réunit en studio d’excellents musiciens amis (Eric Clapton, Ringo Starr, Klaus Voormann, Badfinger...) ainsi que le producteur Phil Spector et sort en coffret 3 disques le fruit de ses frustrations passées, qui mijote à feu doux dans sa guitare depuis quelques années.
Mettons tout de suite de côté l’interminable séance d’improvisation (jam) qui clôture le débat, sur tempo blues : 5 morceaux/30 minutes relativement dispensables -


Et conservons tout le reste . Une vingtaine de chansons magnifiques (dont une douzaine de classiques), puissantes, touchantes, interprétées avec émotion et sincérité.
Un monument de la musique pop-folk-rock, d’une finesse mélodique et d'une sensibilité extraordinaires.


Sur la pochette, George,avec sa barbe, ses bottes et ses nains de jardin . Comme s’il attendait calmement l’apocalypse.
Il ne fera jamais mieux que « All things must pass ». Et il faut dire que c'était difficile à envisager.


Et son chef d’oeuvre est encore plus touchant depuis qu’il nous le chante des étoiles.

RolandCaduf
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le 19 avr. 2021

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RolandCaduf

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