Shenzhou
7.4
Shenzhou

Album de Biosphere (2002)

Geir Jenssen a du culot. Quand même, sampler Debussy. Quand même.
Eh bien si. Ça marche, et c'est grand. On a sans doute tort de sacraliser à ce point la musique classique. Évidemment, on ne peut comparer Bach et Biosphere, mais c'est un problème historique, et non esthétique (la techno bach reste à convaincre...). Et c'est là que Jenssen intervient ; il brise la chaine du temps, et fait de Debussy un moderne, un minimaliste. Recherche volontaire de l'anachronisme, mais d'un anachronisme qui révèle de la puissance du montage. Debussy devenu minimaliste, on peut y croire avec cet album. Jenssen fait même un travail de citation ; où se trouve-t-il, entre Debussy et Biosphere ? Geste à saluer : il fait comme Benjamin avec ses citations, il en fait une oeuvre à part, où lui même disparait de par son rôle clé. Cet album montre à quel point les univers sont malléables, et que le travail des anciens, des "pionniers" voudrait-on dire, garde peut être de son accès intemporel et fondateur à la note près. D'une certaine manière, c'est un honneur. La répétition minimaliste nous fait apprécier la beauté du détail symphonique.
Wiltz
9
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le 21 mars 2015

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