See Jungle! See Jungle! Go Join Your Gang Yeah! City All Over, Go Ape Crazy par Bronislas
Bow Wow Wow n'a pas marqué l'histoire de la musique. Le groupe est sorti d'un certain anonymat à la faveur de sa participation à la bande originale du film Marie-Antoinette de Sofia Coppola.
Les membres suivaient une recette exotique pour surfer sur la vague des Nouveaux Romantiques à l'orée des années 1980 : une musique New Wave soutenue par des rythmiques africaines, une image provocante et décalée renforcée par le port de déguisements de pirates. Face à la concurrence d'Adam & Ants, qui jouait dans un registre très proche du leur, et suite à plusieurs échecs commerciaux, leur manager Malcolm Mclaren les poussa vers toujours plus de provocations.
La jeune chanteuse, Annabella Lwin, fut projetée au centre de ces scandales. Elle posa nue sur la pochette de l'album, à l'âge de 14 ans, parodiant Le déjeuner sur l'herbe de Manet. L'année suivante, elle arbora une iroquoise et posa nue, dans des positions toujours plus suggestives. Si dans un premier temps ces provocations payèrent, l'engouement suscité par le groupe s'essouffla assez vite.
See Jungle! See Jungle! Go Join Your Gang Yeah, City All Over! Go Ape Crazy! correspond à un bref moment d'équilibre dans l'histoire du groupe. Ce second album fait suite à un départ compliqué chez EMI. Le groupe revient chez RCA et cherche à mettre en valeur ses qualités et son originalité. La pochette aussi provocatrice soit-elle ne manque pas d'esthétique, et le titre de l'album énigmatique laisse présager un album original.
Cette introduction, certes longuette, me permet de revenir sur l'aspect le plus problématique à mes yeux de l'album : la personnalité d'Annabella Lwin. Elle aboie, scande beaucoup, et si son phrasé sied bien au rap de leur premier album, il montre assez vite ses limites dans cet album plus mélodique. Un autre problème tient à l'hétérogénéité du groupe. Musicalement, la place centrale incombe inéluctablement à la partie rythmique, porté par les rythmiques africaines, et le formidable panel de techniques de basses proposées par Leigh Gorman, dont la versatilité semble parfois bridées dans les refrains, dont l'originalité des riffs et du chant n'est pas transcendante.
Des morceaux comme King Kong, Golly! Golly! Go Buddy! ou (I'm a) T.V. Savage sont de ces morceaux sans grande originalité que je zappe systématiquement. Si un morceau comme Elimination Dancing commence par une ligne de basse technique et une guitare mélancolique, l'ambiance installée dès les premières mesures est ruinée par des couplets joviaux qui dénotent d'autant que le refrain reprend la guitare mélodique des premières mesures.
La fin de l'album réserve pourtant une bonne surprise avec I'm Not a Know It All et sa basse slappée et percusive, Why Are Babies So Wise?, qui joue sur le décalage entre une rythmique disco et un chant et des riffs plus mélancoliques, et enfin l'inévitable Orang-Outang, le hit de l'album, hommage aux Shadows, aux Spotnicks et à Ennio Morricone, à l'ambiance Western revisitée, qui captive et donne envie irrémédiablement envie de cliquer sur la touche repeat.
1. Jungle Boy : 4 x 2,72 = 10,88
2. Chihuahua : 10 x 4,22 = 42,20
3. Sinner, Sinner, Sinner : 4 x 2,37 = 9,48
4. Mickey, Put It Down : 4 x 3,03 = 12,12
5. (I'm a) TV Savage : 2 x 2,60 = 5,20
6. Elimination Dancing : 6 x 3,05 = 18,30
7. Golly! Golly! Go Buddy! : 2 x 2,57 = 5,04
8. King Kong : 0 x 2,27 = 0
9. Go Wild In The Country : 4 x 2,68 = 10,72
10. I Am Not a Know It All : 10 x 2,87 = 28,70
11. Why Are Babies So Wise : 10 x 2,87 = 28,70
12. Orang-Outang : 10 x 2,72 = 27,20
13. Hello, Hello Daddy (I'll Sacrifice You) : 8 x 3,72 = 27,60
Total : 213,92 / 37,79 = 5,66