Julius Hemphill - Raw Materials and Residuals (1977)


Pour continuer avec Black Saint et le renouveau de la jeune garde de l’A.A.C.M de Chicago, voici venir un autre grand de cette génération, Julius Hemphill. Celui-ci est apparu plus tardivement dans le spectre de la scène française, on peut même affirmer que cet album fut déterminant pour lui donner un nom et un visage, pourtant l’excellent « Dogon » était paru dès 72, suivi d’une batterie de missiles particulièrement intéressants.


L’avant-garde est toujours risquée pour ceux qui y stationnent, Julius Hemphill en saura quelque chose. C’est un musicien sérieux, entier, passionné, son engagement dans la musique est total. Il possède et cultive dans son jeu un lyrisme puissant qui suffirait à l’identifier. Il se consacre au saxophone alto et au soprano, il joue également de la flûte, mais pas sur cet album. Son plus fidèle compagnon de route, Abdul Wadud joue du violoncelle, et pour compléter ce trio, rien moins que Don Moye aux percussions.


Après un premier titre à l’accroche immédiate, le trio glisse vers des conceptions moins évidentes. Chacun ici joue sa partition, qui invente un thème, propose un chemin, libère un espace. L’avancée est nécessairement collective, dans l’écoute attentive de l’autre, dans les propositions, les interrogations et les réponses. Chacun des titres est un territoire à défricher, un espace à créer, une conception à formuler.


A ce jeu on retiendra plus particulièrement le très beau « C » et le splendide « G Song » !

xeres
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Du Free Jazz sans concession!, "Ils voyagent en solitaire..." et Black Saint

Créée

le 26 janv. 2023

Critique lue 2 fois

xeres

Écrit par

Critique lue 2 fois

Du même critique

Lanquidity
xeres
10

Un voyage dans le "Space-Jazz-Rock"...

Plus que tout autre, Sun Ra est une bibliothèque, il a parcouru, lu et écrit l'histoire du jazz, de l’intérieur, il a vécu les évolutions et participé aux révolutions. Membre actif de cette longue...

le 28 févr. 2016

27 j'aime

10

Bitches Brew
xeres
10

Critique de Bitches Brew par xeres

Ce qui frappe en premier lieu, c’est la beauté de la pochette créée par Mati Klarwein. On la devine symbolique, plus particulièrement quand elle s’offre déployée, pochette gatefold ouverte. On...

le 5 mars 2016

24 j'aime

9

Both Directions at Once: The Lost Album
xeres
10

Critique de Both Directions at Once: The Lost Album par xeres

« Il » est arrivé ce matin, bien protégé, sous cellophane, belle pochette avec deux triangles découpés laissant apercevoir la sous-pochette… Le vinyle avec le prestigieux macaron « Impulse »,...

le 2 juil. 2018

23 j'aime

7