Omen Ex Simulacra
7.2
Omen Ex Simulacra

Album de Ævangelist (2013)

"The Devoured Aeons Of Stygian Eternity"

Depuis sa création en 2010, le duo originaire de l’Illinois s’évertue à faire la musique la plus abominable, la plus dérangeante possible ; pour preuve à l’appui, une citation du feuillet de leur précédent album : « Aevangelist does not intend to play death metal, black metal, or any other type of ‘music’ to your enjoyment. In fact, we hope that there are decidedly few discernable riffs, we hope this appeals to no superficial underground interests, and we hope to make no impression on any current musical trends, because in the scope of all we seek to convey, all of it is completely meaningless. […] If this art inspires you in any capacity to commit evil, consider it a gift. » En clair, ils ne cherchent pas à rentrer dans une catégorie, ni à faire de la musique commercialement viable, juste le truc le plus malsain et pernicieux possible.


Et on peut dire qu’ils se donnent les moyens d’arriver à leurs fins. J’avais déjà trouvé De Masticatione… (2012) particulièrement repoussant, et voici que ce dernier Omen Ex Simulacra le surpasse dans l’horreur et le cauchemar.
Il faut dire que le groupe combine les éléments les plus extrêmes du black, du death, du doom et de l’indus pour un rendu suffocant et oppressant au possible et des ambiances proches des pires méfaits d’Axis Of Perdition. En effet, la transition vers des sonorités plus froides et industrielles s’est opérée sur l’EP et surtout le split qui ont suivi De Masticatione… qui sonnait encore assez organique malgré la présence d’une boîte à rythme.


Aevangelist s’est encore plus déshumanisé sur ce dernier album : le côté bruitiste et les nappes de sonorités spectrales et hallucinées sont omniprésents et apportent un surcroît de densité aux compos ; même topo pour les voix, car il est difficile d’imaginer que ces vociférations bestiales sortent d’une gorge humaine. La musique en ressort encore plus glauque et étouffante ; sur des morceaux de presque huit minutes de moyenne, c’est un véritable supplice.
Le disque se prend vraiment comme un tout, on a du mal à clairement individualiser les morceaux car ils participent tous à l’ambiance générale. Pas de riffs accrocheurs, de mélodie identifiable, juste un brouhaha indescriptible et hautement déstabilisant.


Aevangelist s’est forgé une très forte identité et poursuit sa quête de l’ignoble et l’inhumain en proposant des albums de plus en plus insupportables. Personnellement, leur style me fascine complètement car si leur alchimie part d’éléments connus et utilisés à maintes reprises, le résultat est unique.
La créativité de Matron Thorn (instrumentiste) semble n’avoir aucune limite : un album, un split et un EP pour Aevangelist cette année, quatre albums en 2012 et un cette année pour son autre projet Benighted In Sodom (black dépressif proche du Shining suédois), sans compter ses nombreux autres projets solo.

Man_Gaut
8
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le 27 sept. 2015

Critique lue 153 fois

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Man Gaut

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