La grande musique du Danois a encore frappé ! Trentemøller sort son nouvel album Lost, rempli de featuring et de musiques prenantes. Comme à son habitude, l’univers feutré et les basses aquatiques sont présentes. Ici, il intègre le style de ses invités dans de superbes duos aux multiples couleurs.
Cela nous donne droit à des instants calmes et langoureux (The Dream avec Low ; Come Undone avec Kazu Makino) mais aussi à d’autres légèrement plus violents, dansants et tendancieux (Deceive avec Sune Rose Wagner ; Ghost Society avec River of Life). Trentemøller réussit habilement à mélanger les genres et les artistes tout en gardant une implacable cohérence. Lorsqu’il se laisse aller à des titres solos, ceux-ci se teintent immédiatement. Constantinople évoque une rage, c’est une guerrière orientale aux montées charnelles. La structure entrainante tabasse nos tympans, nous transportant aisément sur les cotes méditerranéennes. L’oubli de soi-même dans un temple où règnerait éternellement une fête.
La fête. Une ligne directrice dans le travail du Danois qui semble toujours tailler ses titres pour des boites un peu crades qui vivent jusqu’au matin. Des samples froides et métalliques, presque industrielles. Des sons stridents qui nous propulsent entre minimalisme et trans, de montées à passages plus calmes ; on peut dire que le Dj sait manier son public. Lost est un album hétéroclite qui nous bazarde entre différents mondes qui se ressemblent étrangement. Comme une grande conquête, un voyage initiatique où l’on croiserait plusieurs personnages pour au final débarquer dans le chaos total.