Chico Freeman est né dans une famille de musiciens et c’est tout naturellement qu’il s’est dirigé vers l’étude de la musique et du jazz. Né à Chicago il deviendra membre de L’AACM. « Kings Of Mali », sorti en 1978, fait partie de ses œuvres de jeunesse, il est sorti sur le label "India Navigation", alors en vogue.
Chico Freeman y joue de la flûte, du saxophone soprano et du ténor également, ainsi que des percussions. Jay Hoggard joue du vibraphone et des percussions, l’excellent Anthony Davis, très influent alors, est au piano, le grand Cecil McBee joue de la contrebasse et, pour finir, on trouve Don Moye à la batterie et aux percus également. Que de grands noms ici, et également de la bonne musique, comme il se doit.
Si cet album est plutôt orienté vers l’Afrique, l’autre grand album de cette époque sorti par Chico Freeman, « Spirit Sensitive », qui sortira l’année suivante, est plus orienté ballade. Pour cet album je suis un peu surpris de constater que, d’après Discogs il n’existe pas de version Cd de cet enregistrement, le mien est un import avec encore le prix d’époque sur le cello, soixante-dix-neuf francs, prix Fnac.
Les pièces sont toutes signées Chico Freeman, l’album est maintenu sous le signe des percussions omniprésentes, elles sont le garant de ces senteurs africaines, ici recherchées. On retrouve également les sonorités du vibraphone et de la flûte qui fournissent un environnement assez tribal, mais jamais simpliste.
C’est toute la beauté de cet album qui est également parsemé d’une certaine fragilité et d’un équilibre volontairement bancal, on y trouve également des évocations de la nature, mais aussi, parfois, de la magie et du rêve, l’Afrique ici est idéalisée, fantasmée. Elle se nourrit du jazz et des esprits.
L’album est dédié à l'ancien royaume du Mali.