King of Noise
7.6
King of Noise

Album de Hijōkaidan (1985)

Il y a ce truc chez les premiers Hijōkaidan qui me donne l'impression d'assister à des rituels interdits dans quelque souterrain désaffecté, dans tout ce que ça implique de fascinant et de potentiellement dangereux.





FACE A



The Wreck of a Once Promising Youth reprend là où le rock bien éduqué avait la pudeur de s'arrêter, dans une sorte d'outro prolongée d'un concert qui n'aurait jamais commencé. La batterie de Mikawa et la guitare d'Hiroshige bégaient, peinent à se défaire du battement mécanique qui les unit malgré elles puis dégringolent, se désagrègent.

Mikawa quitte ensuite les futs pour la majeure partie de l'album.

Tod Dem Marxismus propose/impose un voyage psychédélique sur une mer de bris de verre. Le terrible bad trip ferait presque oublier ce premier titre faisant directement référence au nazisme (mais bon qui suis-je pour juger les choix edgy d'un groupe japonais en 1984 ?).


FACE B



Konzentrationslager (allez, celui-là ça passe) est un duel de larsen typique de la formation : Mikawa à présent au micro affronte Hiroshige, toujours à la guitare, dans un chaos strident ponctué d'unissons acérées. On retrouve entre les deux musiciens la tension de la track A1 lorsqu'un motif rythmique parvient à s'imposer avant de céder sous les hurlements du premier.

Loin de moi l'idée d'alimenter les stéréotypes prônant la noise comme un genre intrinsèquement violent et/ou nuisible pour ses auditeur-ice-s mais force est de constater que la face B de King of Noise ne me veut/fait pas du bien. Parcouru de bout en bout d'un pic de larsen à (environ) 2,57kHz, le bien nommé Self-Mutilation me fait l'effet d'une armée de roulettes de dentiste chauffées à blanc à l'assaut de mes frêles tympans, expérience indéniablement enrichissante mais que je ne réitérerai pas de si tôt.
Le groupe retrouve finalement sa formation guitare-batterie et se laisse les 28 secondes de l'explosif -et presque amusant- In Touch of Abe Kaii pour résoudre toutes les tensions de l'album sans parvenir à nous faire oublier les démons invoqués durant la dernière demi-heure.


Parce que, oui, pour le coup, King of Noise -ses hurlements, ses titres über-sombres et sa prod lo-fi aiguisée sur un fusil rouillé- est un album qui me semble vraiment violent, délibérément déplaisant et quasi-douloureux. Ça arrive, c'est pas grave, et occasionnellement c'est peut-être même un mal qui fait du bien.

HyperBrotherKGO
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Top Albums 2021

Créée

le 21 avr. 2021

Critique lue 40 fois

Critique lue 40 fois

Du même critique

Slipknot
HyperBrotherKGO
3

Violence édulcorée

Dommage, je trouve le début de l'album plutôt efficace, mais si (sic) annonce déjà mes passages préférés de The Subliminal Verses, Eyeless et Wait and Bleed rappellent quant à eux -et malgré leur...

le 30 mars 2021

2 j'aime

Nine Inch Nails
HyperBrotherKGO
4

Terrible Livre

Calembour à part, il n'est pas si terrible ce livre. Biographie de surface de Trent Reznor à l'écriture rarement éclairée, parfois même mal renseignée, entrecoupée de nombreuses citations à la...

le 3 oct. 2019

2 j'aime

Ohms
HyperBrotherKGO
4

Rien de terrible.

Ce que je connais de Deftones en entamant l'écoute de Ohms ce ne sont que les tubes de la fin des 90's/début 2000 -comme tout le monde- ainsi que l'ensemble de l'album éponyme (communément appelé...

le 21 avr. 2021

1 j'aime