Surdoué dont le talent est salué par la critique et que j'ai eu le plaisir de voir deux fois à la Cité de la Musique (Versus avec Carl Craig, Moritz von Oswald et l'Orchestre Les Siècles puis avec Murcof), Francesco Tristano continue ses collaborations et poursuit sa démarche, une fois encore avec Carl Craig, figure de proue de la techno de Detroit.
Comment pourrais-je décrire cet album que je découvre sur le tard sinon de dire que je suis fort aise d'entendre un si beau mariage entre piano et sons électroniques ? Il conviendrait certes de ne pas oublier Ametsub, Nils Frahm, Anne Müller, Hauschka et plus récemment Hildur Guðnadóttir que j'adore tout autant. Cependant Francesco Tristano est non seulement un pianiste formidable n'hésitant pas à extraire une multitude de bruits de son instrument comme un John Cage mais il faut reconnaître qu'il sait y adjoindre une production de sons électroniques qui créent ensemble une alchimie singulière. Ses compositions véhiculent une avalanche d'émotions, font des caresses fort agréables au cerveau et excitent mes neurones par son interprétation passionnée.
Au fil de ces 9 pistes l'artiste invente, paraît se recycler (une écoute préalable de Not for Piano sera loin d'être inutile) mais se réinvente aussi beaucoup. On notera particulièrement l'ultime morceau reprenant Hello dans un superbe empilement de couches sonores et harmoniques. Du très grand art [idiosyncratique].