IV
6.8
IV

Album de Dub Trio (2011)

Aaah Dub Trio, groupe atypique composé de musiciens aux parcours déviants qu’on a pu notamment voir jouer les backing band pour Peeping Tom, Matisyahu, Mos Def ou encore…Lady Gaga. En effet, les gars de Dub Trio sont excessivement ouverts et n’hésitent pas à s’investir pour des expériences variées, aux antipodes de ce qu’ils peuvent produire au sein de leur groupe.

Justement, parlons de l’entité qui nous intéresse et son nouvel album sobrement intitulé IV. Un quatrième effort donc, qui vient après un Exploring The Dangers Of résolument dub/reggae agrémenté d’éléments rock, un New Heavy révélateur d’une fusion maîtrisée entre dub et rock et un Another Sound Is Dying durcissant la formule en laissant davantage de place au metal et au punk.
Dès les premières notes de En Passant, le ton est donné. Le son apparaît encore plus lourd qu’auparavant -ce que va confirmer le bien nommé morceau suivant, Noise-, plus expérimental aussi dans la globalité du disque et plus particulièrement sur Ends Justify The Means, morceau central de la galette, pas spécialement excitant au premier abord d'ailleurs. Beaucoup de lourdeur et de saturation donc, sans pour autant renier le socle dub toujours présent et donnant le tempo sur la majorité des titres.
Pas de Mike Patton à l’horizon cette fois-ci, l’album est totalement instrumental, ce qui n’enlève rien à sa qualité. Seulement ici le disque est construit en un bloc, massif. Le dub devient indissociable du rock voire, le plus souvent, du metal (En Passant, Swarm, Words). Là où un New Heavy et un Another Sound Is Dying alternaient plus volontiers les passages dub et rock, IV efface davantage les frontières musicales en usant de l’expérimentation et propose un mariage sonore cohérent, même si moins immédiat que précédemment.

Finalement un album pas tellement surprenant, dans la continuité du passé, vers un futur improbable. On peut se demander jusqu’où Stu Brooks, Dave Holmes et Joe Tomino pousseront leur concept mais on peut déjà apprécier (avec ou sans enthousiasme) le résultat de leur travail musical hybride assez inédit.
herEgen
8
Écrit par

Créée

le 6 août 2012

Critique lue 182 fois

2 j'aime

herEgen

Écrit par

Critique lue 182 fois

2

Du même critique

Gloss Drop
herEgen
9

La musique du futur ?

Après un Mirrored magistral, paru en 2009, redéfinissant les contours d'un math-rock qui commençait un brin à se mordre le bout de la queue, Battles est de retour en 2011 sous forme de trio (John...

le 14 mai 2012

1 j'aime

Gangs
herEgen
6

Critique de Gangs par herEgen

L’Irlande est un beau pays, gorgé de verdure, de moutons et de bière forte. Les autochtones y sont accueillants et généreux, un peu comme la musique des quatre nordistes de And So I Watch You From...

le 6 août 2012

I Don't Care Where I Go When I Die
herEgen
9

Critique de I Don't Care Where I Go When I Die par herEgen

Salt Lake City n’abrite pas seulement d’étranges sectes obscures à tendance polygame. On y trouve aussi des groupes de hardcore salement amochés et atypiques tels que Gaza. Un quartet qui mettra tout...

le 6 août 2012