Gloss Drop
7.2
Gloss Drop

Album de Battles (2011)

Après un Mirrored magistral, paru en 2009, redéfinissant les contours d'un math-rock qui commençait un brin à se mordre le bout de la queue, Battles est de retour en 2011 sous forme de trio (John Stanier derrière les fûts, Ian Williams à la six cordes et aux claviers, Dave Konopka à la basse), sans Tyondai Braxton donc, qui a décidé de suivre son propre chemin musical. L'absence de Braxton, considéré par certains comme étant le leader naturel du groupe (certainement parce qu'il chantait) ne modifie en rien la trajectoire prise par le premier disque.

Avec ce Gloss Drop, arborant un artwork un tantinet vomitif mais esthétiquement intéressant (faisant apparaître une matière étrange ni liquide, ni solide), les trois musiciens au talent qui n'est plus à démontrer ont livré une recette instrumentale basée sur les mêmes ingrédients que précédemment, c'est-à-dire un soupçon de math-rock, un zeste d'afrobeat, le tout saupoudré d'électro déviante, comme on pourrait le dire dans le jargon cuisinier.
En entrée, nous avons un délicieux morceau d'afrobeat avec "Africastle", aux textures froides/chaudes, éléments électro contrastés regorgeant de détails. Suivi du premier single aux allures de dessert puisqu'il s'agit d'"Ice Cream", un véritable bonbon pour le coup, incluant le joli brin de voix de Matias Aguayo. S'ensuit "Futura", rythmique reggae accélérée et parfois triturée, agrémentée de clavier métallique et sautillant.
La suite coule de source avec un "Inchworm" qui revient sur de l'afrobeat teinté de chaleur et hypnotique, un "Wall Street" qui pousse davantage vers la transe avec ses claviers tour à tour hyperactifs et psychédéliques, ainsi que sa rythmique tribale à souhait, ou encore un "My Machines" chanté par Gary Numan fricotant avec l'indus. Puissant.
Pour le dessert donc, "Dominican Fade", comme son nom l'indique, nous emmène dans les caraïbes, histoire de nous dépayser et pour mieux enchaîner sur le troisième morceau chanté de l'album, "Sweetie and Shag" par la voix fiévreuse de Kazu Makino dans un délire un brin cartoonesque.
Après un interlude un peu cheap ("Toddler"), vient la cacophonie guillerette de "Rolls Bayce" et "White Electric", morceau progressif, dissonant et entraînant, pouvant évoquer Don Caballero.
En guise de digestif, on s'enfilera un "Sundome" mystique aux accents orientaux et vidéo-ludiques chanté par la voix complètement hallucinée de Yamantaka Eye.

Addition : On a là un Battles reconnaissable dans la continuité de Mirrored mais renouvelé et enrichi d'ingrédients électroniques bien intégrés. L'absence de Tyondai Braxton n'entache pas les ambitions créatives des trois restants, on pourrait presque dire qu'elle les renforce...
Battles est définitivement armé pour l'avenir.
herEgen
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le 14 mai 2012

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