Ohayô,


Toi aussi tu aimes planer au-dessus de contrées lointaines, sans te soucier de la dimension spatio-temporelle de la musique ? Toi aussi tu trouves les chevelus aux allures colorées cool et tu rêves de partager un trip psychédélique avec eux? Alors ce groupe nippon a tout pour te plaire ! Kikagaku Moyo est un groupe formé à Tokyo en 2012. Cinq gars dans le kaze, multi-instrumentalistes (guitares, bass, sitar, batterie) joignent leurs forces créatrices et reviennent sur les traces d’un psych rock au relents acides, influencé par des éléments de folk traditionnelle asiatique et autre krautrock et prog.


Leur premier EP du même nom met les bases de leurs expérimentations acidiques sur les traces de l'improvisation. Mais c’est avec Forest of Lost Children, sorti en 2014, que le groupe gagne le cœur des amoureux de voyages sonores et sans frontières. Il faut dire que l’opus contient quelques petites perles envoûtantes. Déjà, ça commence avec le dépaysant "Semicircle" qui nous plonge dans la culture indienne, avant de complètement nous captiver dans l’écho de "Kodama". Hypnotisé par le rythme et la voix aérienne de Go Kurosawa, il n’en faut pas plus pour se laisser aller et enchaîner avec l'entêtante et brumeuse Smoke and Mirrors, aux allures lancinantes, tantôt douces et légères, tantôt fulgurantes. Après cela, les instruments prennent leur élan rock et nous transportent dans "Streets of Calcutta", avec tout ce qu’il faut pour nous mettre dans l’ambiance. Et puis "Hem", et son cri de ralliement énervé nous fait tourner autour d’un feu de joie mordant. Dansons, sautons, vibrons… Hooo Ohoooo ho! Enfin le calme, la nature apaisante de "White Moon" achève l’album dans la méditation contemplative. Nos sens détendus, on respire profondément, le corps étourdi.


Deux autres albums suivent : House in the Tall Grass en 2016 et le tout nouveau et superbe Masana Temples qui continue sur une lancée bien établie tout en se renouvelant dans un océan qui mêle folk psyché, krautrock et expérimentations musicales enrichies par leurs voyages. Il suffit de s’abandonner dès les premières notes de "Dripping Sun" ou de se laisser emporter par la douceur de "Nazo Nazo" pour ne plus vouloir quitter ce monde fluffy au parfum printanier.


Il faut aussi ajouter qu’ils dégagent une très belle présence en live, donc si tu as l’occasion, fonce te perdre dans la forêt enchanteresse de Kikagaku Moyo. Et si tu veux pousser la curiosité, le groupe a participé à la création d’un label : Guguguru Brain qui contient quelques jolies choses venues d’Asie.


Arigatō gozaimasu.
Jaa ne!

Lilange
8
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le 30 août 2019

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Lilange

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