Filmworks IV
7.5
Filmworks IV

Album de John Zorn (1997)

John Zorn – Filmworks IV: S/M + More (1997)


Paru à l’origine sur Eva records au Japon, le cd est ressorti en quatre-vingt-dix-sept chez Tzadik, dans la série des Filmworks, avec le numéro quatre, à gauche de la pochette on remarque l'indispensable obi, il permet de classer les Cds avec classe. Plusieurs bandes sons sont ici compilées.


La première d’entre elles, « Pueblo » est une sorte de musique type western qui respire la chaleur, la torpeur et la sueur. La musique semble véritablement au ralenti, comme figée, assommée par les rayons du soleil. Marc Ribot et Robert Quine sont à la guitare, Anthony Coleman à l’orgue, Cyro Baptista aux percus, Chris Wood à la basse et Joe Baron à la batterie, ça démarre fort.


La seconde partie est une suite en deux mouvements, « Elegant Spanking » de Maria Beatty contient la première partie, c’est la bande-son d’un film SM que l’on suppose plutôt chic puisqu’ élégant. C’est un trio à corde qui officie, avec notamment Erik Friedlander, augmenté d’un vibraphone et de percussions. Violoncelle, harpe et alto procurent un fond sonore assez discret, tout en pincements et cordes frottées, tandis que les percus semblent s’agiter à un rythme régulier et marquer le temps qui s’écoule.


La seconde partie est constituée par la bande-son de « Credits Included (A Video In Red & Green) » de Jalal Toufic. C’est Jason Baker qui officie, de la musique électro assez torturée, avec des zébrures et des sons parfois agressifs, à d’autres moments c’est beaucoup plus calme et une sorte de musique orientale s’impose petit à petit, avec percussion, instrument à cordes et flûte.


La troisième pièce « Maogai » est un solo de piano qui illustre le film d’Hiroki Ryuichi, c’est le pianiste Kuroda Kyoko que l’on entend, tandis que sur le film on voit un acteur pianiste jouer… C’est un beau passage de l’album, assez intense, avec une mélodie simple et puissante, à la fois lyrique et mélodique.


La dernière pièce « Lot Of Fun For The Evil One » est construite à base d’échanttillons, Zorn plutôt rétif à ce genre de machine fait entrer une certaine modernité dans sa musique, cris d’oiseaux, litanie et bruit de moteur d’un navire se superposent dans un premier temps, avant qu’on ne s’embarque dans un voyage ferroviaire, ou quelque chose d'autre, car tout est possible.


Cet album est assez disparate, il conjugue des styles très différents et ne cultive aucune continuité, on peut imaginer que l’auditeur ne sera pas forcément conquis par toutes ces musiques en enfilade, mais qu’il trouvera ici ou là de quoi se repaître…

xeres
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le 28 avr. 2023

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