Exodromos
7.7
Exodromos

Album de Wormed (2013)

A force de chercher et récupérer tous les albums dans un genre donné, on finit nécessairement par tomber sur une pièce rare et précieuse, qui dès lors justifie tous les efforts fournis pour y parvenir.
Le dernier album de Wormed est de celles-là, potentiellement le disque brutal death de l'année -voire de metal extrême, mais ma connaissance limitée ne me permet pas cette assertion.

Après avoir recruté Riky, ancien batteur de leurs compatriotes d'Avulsed, Wormed enregistre son deuxième album au Sadman studio à Madrid avec Carlos Santos -producteur du dernier Human Mincer de 2008.
Le résultat est un son des plus modernes pour un album qui ne l'est pas moins : si Wormed se démarquait déjà par une technique et un génie de la composition hors du commun, associés à un concept assez inédit et qui tenait la route, tout va plus loin sur cet Exodromos.

En effet, les espagnols juxtaposent toujours autant de plans aussi complexes qu'imprévisibles, qui changent toutes les deux mesures, repoussant encore les limites de ce qui leur est humainement possible de faire, se rapprochant ainsi d'une version plus brutale de leurs homologues de Hybrid par moments -dont les guitaristes Migueloud et J. Oliver firent partie.
Hormis l'extrême brutalité du propos, toujours aussi jouissive, l'album est également parsemé de lignes mélodiques mémorables, comme le thème de The Nonlocality Trilemma repris sur la dernière Xenoverse Discharger.

Paroles et graphisme sont l’œuvre du vocaliste Phlegethon, qui a vraiment bien bossé. Exodromos est en fait une préquelle de leur album précédent Planisphaerum, contant les concepts scientifiques et visions chaotiques du dernier être humain, Krighsu. C'est cet ultime survivant qui va voyager à travers les xénoverses et faire renaître l'Humanité.
Si le son de l'album est plus synthétique qu'auparavant, les quelques interludes atmosphériques permettent une immersion dans le monde décrit qu'ils retranscrivent très bien.

Le seul reproche qu'on pourrait faire concerne la section rythmique, un poil moins riche que sur l'EP et le premier album. Mais le niveau reste très élevé.

Wormed met la barre très haute avec cet Exodromos très proche de la perfection. Je le place nettement devant le dernier album de Defeated Sanity, avec lesquels on pouvait les comparer niveau technique et ingéniosité des compositions exécutées avec la même aisance. Un véritable pied-de-nez aux détracteurs qui pestent contre l'immobilisme et la linéarité du brutal death.
Man_Gaut
9
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Créée

le 5 oct. 2014

Critique lue 86 fois

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Man Gaut

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