La partition de Mychael Danna contribue grandement au mystère qui imprègne l’œuvre d’Atom Egoyan, Chloe : d’une suavité subtile et mélancolique, elle propose un thème principal de toute beauté que viennent décliner des ambiances incertaines, aussi sinueuses que les protagonistes du film. Surtout, le compositeur donne vie à une texture musicale très insolite et aussitôt reconnaissable grâce à l’utilisation du bansurî, flûte traversière originaire de l’Inde qui confère aussitôt aux images une touche d’exotisme à valeur érotique. Nous naviguons sans cesse entre le froid des architectures et des conventions et le chaud des passions interdites, ici parfaitement retranscrites par Danna qui livre une partition de grande qualité.