Caracal
5.3
Caracal

Album de Disclosure (2015)

Il y a bien longtemps que je souhaitais faire une critique de cet album. J'essayais de comprendre les raisons pour lesquelles il s'était fait violemment descendre par certaines critiques et notamment pourquoi il était aussi mal considéré.
Pendant longtemps ça m'a échappé. A part l'argument du "fucking hipster", un peu dépassé comme le terme hipster lui-même qui avec le temps est devenu un terme éculé. Et qui a force d'avoir abondamment été utilisé, a perdu de sa force. Il est devenu mainstream. Un peu comme Disclosure en fait.


Néanmoins, on a fâcheuse tendance à mettre la charrue avant les boeufs et faire ce raccourci facile en disant que tout ce qui aspire a être musique grand public est insipide, voir pire, carrément banal.
Le charme est perdu, n'agit plus sur les fans de la premières heure... vous connaissez le laïus habituel.


Je comprends très bien qu'il soit difficilement appréciable de voir s'opérer un phénomène de massification autour d'un artiste ou d'un album que l'on apprécie beaucoup. On craint pour son identité. On craint qu'il devienne populaire au sens le plus péjoratif du terme et que les artistes cèdent aux sirènes de la facilité musicale.


J'ai donc écouté les deux albums de Disclosure afin de faire un comparatif . Si Settle a peut-être pu propulser sur le devant de la scène de jeunes pousses anglaises, il n'en reste pas moins que l’engouement autour de ce dernier reste à mes yeux totalement injustifié.
Disclosure n'a rien inventé, ni même réinventé dans le genre de l'UK Bass, la house... Ils ont juste réactualisé ces genres-ci. C'est probablement cet album qui s'avère le plus banal des deux selon moi.


Il serait peut-être extrêmement prétentieux, voir peut-être carrément gonflé de postuler que Caracal est en totale rupture avec Settle en terme de banalité. L'album a une tonalité bien plus "Pop entraînante" que le précédent.


La force de cet album est, aussi paradoxal que cela puisse paraître, qu'il réinvente la banalité contrairement à Settle qui ne se contentait que de la prolonger.


Isolées les unes des autres, les pistes de cet album sont excellentes. Mais, et ce malgré une parolisation (Oui, c'est un néologisme très laid de "songwriting") extrêmement puissante, il n'en reste pas moins que l'ennui s'installe très rapidement quand on cherche à l'écouter d'une traite.


Il n'y a absolument rien de surprenant dans cet album qui s'avère être rébarbatif, peu inventif et soporifique dans l'enchaînement des ses pistes. Et le fait qu'il s'étale de la sorte sur 14 pistes, on est tenté de s'arrêter avant la fin en raison de son insipidité flagrante et de sa lourdeur.


Pourtant, un beau jour, on se surprend à danser sur Hourglass, un autre apprécier les paroles très sombres de Nocturnal et puis à danser de nouveau sur Afterthrought... mais il faut que cela se fasse vraiment en dehors du cadre de l'album. Et, aussi curieux que cela puisse paraître, il faut, pour savoir l'apprécier, décontextualiser les chansons.


J'aurais compris pourquoi tant de personnes déconsidéraient cet album si l'on m'avait avancé l'argument de la rébarbativité.
Je comprends néanmoins moins pourquoi elles le décrédibilisent sous prétexte que le groupe serait devenu grand public et moins novateur alors que l'album précédent a connu un succès sans précédent et n'a pourtant. rien réinventé.
A mon sens elles n'ont juste pas compris dans quel cadre il doit s'écouter, sans fil directeur, c'est à dire en isolant les musiques les unes des autres.


Un album à consommer avec modération donc, sous peine de choper une crise de foie musicale.

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Créée

le 12 mars 2018

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