The loneliness of the lonesome loner, alone

Jason Falkner a fait sien l’axiome selon lequel plus on vit entouré plus on est seul.
Voilà la carrière édifiante du type qui n’a jamais su s’établir durablement dans une formation et qui a collaboré avec une bonne partie du gratin international, pondant ça et là des albums solo brillants, comme autant de bouteilles sans bouchon dans un océan bien trop vaste.


Qu’on en juge à sa discographie impressionnante. Si vous vous possédez (sous forme matérielle ou non) deux ou trois bons disques des années 90 ou 2000, vous avez sans doute un bout de Jason dedans. Le type à débuté au sein de Three O’Clock (celui-là, à priori, normal que ça ne vous dise rien) avant de passer chez Jellyfish (déjà un peu plus de chance que…). Il a ensuite enchainé avec Fabulon, The Grays avant de collaborer avec Brendam Benson qui partira par la suite co-fonder les Raconteurs. Entre ces différents projets collectifs, il aura bossé avec Air sur leur "10 000 Hz Legend", Beck (The information et Modern Guilt), Aimée Mann, Travis, et posa deux contributions sous forme de plans de guitare au "Chaos and creation in the backyard", le meilleur album de Dieu.. pardon, de Paul McCartney depuis 40 ans.
Ceci n’est qu’un aperçu, Falkner n’a cessé de collaborer avec une multitude d’artistes intéressants depuis le début des 90.


Autant dire que ce "Can you still feel ?", produit en 1999 par Nigel Godrich où il tient pratiquement tous les instruments, vaut plus qu’une oreille distraite.
En fait, pour savoir si le Jason est à votre goût, qu’il vous suffise d’écouter son divin morceau introductif Author unknown. Normalement, si votre fibre pop-songesque est encore capable de vibrer, la partie devrait être rapidement jouée.


Car voyez-vous, Jason fait partie d’une catégorie très particulière. Sa profession, c’est song-writter. Rayon "perfect". Vous savez, ces gens capables de compiler 3 ou 4 idées dans 3 ou 4 minutes de chanson, parfaitement indépendantes mais absolument cohérentes entre elles, de sorte que vous regrettez vivement le fade final quand l’effort touche trop tôt à son terme.
Je pourrais ainsi vous décrire chaque chanson pour en détailler les mille-et-unes qualités, mais outre l’aspect barbant de l’exercice, le mieux est encore que vous écoutiez directement ce petit recueil parfait de pépites pop inventives et foudroyantes.
Sans prétendre que nous sommes en présence du Ray Davies des années 90, on peut raisonnablement estimer que passer à côté, comme l’ont fait 99% des amateurs de pop-rock depuis 20 ans, est un sacré gâchis.

guyness
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le 6 avr. 2015

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guyness

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