Raoul Björkenheim / Bill Laswell / Morgen Ågren – Blixt (2011)


J’ai mis un coup de projecteur sur Bill Laswell ces temps derniers, en soulignant son influence et son importance dans le champ musical assez récent, embrassant les genres sans en reniant aucun. Les étiquettes vont encore voler sur cet album à l’orientation rock très marquée, c’est électrique et c’est du lourd, du gros, du massif, ce qui ne veut pas dire brutal et basique, bien au contraire.


Ils sont trois, une formule qui plaît à Bill Laswell, l’homme à la basse, il est accompagné par le guitariste Raoul Björkenheim, qui s’est fait connaître par ses albums ECM, aux côtés d’Edward Vesala, et du batteur Morgan Ågren alors très en vogue et très recherché (noté Morgen à l’arrière du Cd). C’est enregistré en studio en septembre deux mille dix.


Une nouvelle fois Bill s’est acoquiné avec deux musiciens bien pêchus, Björkenheim connaît son Hendrix sur le bout des doigts et on sent que ça le titille de lâcher les chevaux, allant jusqu’à sortir quelques plans métalleux bien sentis sur le titre d’ouverture. Mais il aime également les sonorités jazz qui se rappellent à lui de temps en temps, particulièrement lors des improvisations, comme sur « Invisible One » ou « Ghost Strokes ».


Morgen Ågren est également excellent, à la fois puissant et subtil, penchant d’un côté puis de l’autre, il bétonne quand l’intensité l’exige et se montre fin et délicat lors des phases plus calmes, c’est à la fois un piston qui envoie et un commentateur assez léger quand les circonstances le demandent.


Bill tient la barque et le cap, c’est son boulot et il assure avec sa grosse basse qui gronde. Ça tombe bien car ici c’est plutôt du lourd quand même, « Drill Beats » par exemple ça déchire et on se dit que Slayer n’est pas si loin, et sur « Storm » ça envoie du lourd avec distorsions et larsen, histoire de bien enfoncer le clou.


Cette formule à trois nous fait évidemment penser à Massacre avec le vieux Bill déjà, et on remonte le fil avec Cream, WB&L et Hendrix évidemment, et je me dis que ces trois-là sont à leur place au milieu de cette prestigieuse compagnie. Il faut dire que tout s’est souvent passé en une prise bien saignante lors de la prestation en studio, avec des impros tout du long et de l’énergie à revendre !

xeres
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le 17 janv. 2023

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