American Woman
7.3
American Woman

Album de The Guess Who (1970)

L’histoire du groupe, une de ces nombreuses formations à avoir connu un changement incessant de personnel, est entre autre marquée par la façon dont il a trouvé son nom.
Le problème de "Chad Allan & the Réflexion" est qu’il est de Winnipeg. Et qu’en 65, le monde n’a déjà plus d’oreilles que pour l’invasion britannique. Le groupe s’essaie donc à une reprise de "Shakin’ All Over" que leur producteur d’alors décide d’envoyer en radio avec la mention "guess who ?"
La stratégie se révèle ambivalente: le groupe s’est trouvé un nom, est remarqué, mais ne perce pas.
Ou à peine. Chez lui.

Après les soubresauts habituels connus par ce genre de formation en mal de reconnaissance (tournée ruineuse en Grande-Bretagne, piges dans une émission présentée par leur ex-chanteur pour rembourser ses dettes), le succès mondial viendra, comme d’habitude, à la suite d’un accident.
Dans le sud de l’Ontario, Randy Bachman casse une corde en plein concert. Et pour se raccorder devant la foule, il jette un riff accrocheur, et improvise un "american woman, stay away from me". Un membre de la foule a tout enregistré, et remet la bande au groupe avant son départ.

Le morceau fera n°1 au States pendant 3 semaines, une première pour un groupe canadien, et sera reprise 29 ans plus tard par un Lenny Kravitz en manque d’inspiration.
https://www.youtube.com/watch?v=gkqfpkTTy2w
(ici coupée de sa très jolie intro)

Il serait réducteur de cantonner le groupe ou l’album à ce simple succès.
"American Woman" (le disque) contient de nombreuses perles au premier desquelles trône une de mes préférés entre toutes, No Time.
https://www.youtube.com/watch?v=NPX48NpSRvo

Il faut donc tout écouter, rapidement, avant que le groupe ne se désagrège petit à petit, non sans jeter sur la scène rock des seventies quelques derniers étincelles flamboyantes, qui feront par exemple dire, en 1972, à cet éternel foufou de Lester Bang "The Guess Who est dieu".

Randy Bachman, viré mormon, partira fonder Bachman-Turner-Overdrive sur des terres plus hard-rockeuses et le groupe viendra sagement rejoindre le panthéon des magnifiques losers des 70s en partie oubliés.
guyness
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le 22 mars 2015

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guyness

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