Les meilleurs films iraniens selon takeshi29

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Jafar Panahi signe là un film-somme derrière sa frugalité de façade, à la fois documentaire et récit d'aventures, drame et polar, comédie parfois délirante, immense film politique et déclaration d'amour déchirante à ce qui le maintient en vie, le cinéma.

En signant son propre "Ten" Panahi remercie Kiarostami, dont il fut l'assistant, de lui avoir ouvert les portes du septième art. Des portes qui se sont refermées sur lui, enfermement dont il se sert film après film pour parler de son pays et de la parole réprimée.

En se répondant à lui-même, puisque "Taxi Téhéran" aurait pu aussi s'appeler "Ceci est un film... diffusable", il crée la mise en abime la plus folle et vertigineuse qui soit, la plus grande partie de cache-cache avec la censure, tout en questionnant la place du vrai et du faux au cinéma.

J'aurais aimé que ce jeu de piste dure dix heures..............

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Jafar Panahi : "Ceci est un film de mon fils... et il a fracassé takeshi29" (Oui oui il l'a dit)... (cf critique)

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J'ai découvert il y a quelques jours cet incroyable film iranien qui ne se sert en rien du plan séquence unique comme d'un geste technique artificiel mais l'intègre totalement dans une grammaire cinématographique. Puisqu'ici durant 2h20 la même histoire sera racontée "à la Rashomon", démultipliant les points de vue comme si la caméra choisissait au hasard un des protagonistes qui arpentent, littéralement, le chemin du récit. La boucle est une boucle mais tranquillement les cailloux sont semés et nous amènent à découvrir quel "Petit Poucet" sera dévoré. Car oui "Fish & Cat" est un film d'horreur, mais quasiment sans horreur, un slasher qui prend plus que son temps pour slasher...

Incroyable que ce film vertigineux ait échappé à des distributeurs français genre UFO et leurs expériences de cinéma décalées. Mais il n'est jamais trop tard et j'espère un jour pouvoir revoir ce truc de malade, cette fois sur très grand écran. Et réentendre cette bande-son terrifiante à souhait.

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C'est fou, Kiarostami a beau nous avoir fait le coup 100 fois ça fonctionne toujours aussi bien. Son dispositif minimaliste ne fait pas que nous rappeler que le grand cinéma n'est pas question de moyens, il nous dit surtout qu'on peut dire 1 000 fois plus de choses en un plan fixe qu'en un montage agité de 100 scènes épileptiques, qu'un road movie peut être 300 fois plus beau, émouvant, parlant politiquement, réjouissant en faisant le tour d'un quartier qu'en visitant tous les continents.

Une leçon de cinéma, une leçon de vie et d'intelligence, et quelque chose qui me saute soudainement aux yeux : Abbas Kiarostami et Wim Wenders (Celui de la grande époque) sont des cousins.

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Conscience et conséquences dans la vie insensée d'un homme intègre... (cf critique)

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Je n'avais plus pris une telle claque avec un film iranien depuis "Une séparation" avec qui cette "Loi de Téhéran" partage deux points communs : la présence de cet incroyable acteur qu'est Payman Maadi et celui d'être un thriller.

Mais un thriller bien différent de cette vague post-Asghar Farhadi justement car ici on est certes dans le psychologique, et c'est une des innombrables qualités de ce film tendu comme un string, mais ça sue, ça chiale, ça saigne, ça castagne, ça raconte aussi une société ravagée, mais à coups d'uppercuts dans la gueule.

Si je n'ai pas mis 9 c'est pour trouver une raison supplémentaire de me précipiter en salles le 28 juillet pour revoir cette merveille qui n'a pas volé son Grand Prix et son Prix de la critique au tout récent Festival du film policier de Reims. Le public lui a choisi Pierre Niney et une triste "Boîte noire", no comment.

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Le cinéma iranien a ceci de particulier qu'il adore faire passer des messages politiques sous couvert de thrillers implacables, ou plutôt de drames sociaux qui deviennent thrillers suffocants.

Depuis quelques années Iran rimait avec Asghar Farhadi, mais là très clairement, il va falloir compter avec Mohammad Rasoulof, tant son premier film est riche, presque trop, sans temps mort, d'une beauté visuelle parfois renversante sans pourtant la moindre recherche d'esthétisation.

Parfois les films à message se retrouvent écrasés par celui-ci, mais là on est clairement face à un pur cinéaste, qui en plus a beaucoup beaucoup de choses à nous dire.

NB : Un réalisateur est né mais aussi des acteurs tout bonnement incroyables : Reza Akhlaghirad et Soudabeh Beizaee

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Le hasard a voulu que quelques heures après avoir quitté un "Marché noir" je reparte en Iran retrouver le maître Kiarostami.

Je ne pense pas que je conseillerais ce film à ceux qui ne sont pas des familiers de son cinéma (Pour ça les bijoux "Le Goût de la cerise" et "Le Vent nous emportera" sont peut-être plus indiqués) mais pour les autres c'est du pur bonheur car tout ce qui fait la singularité de son œuvre y est : le road movie, l'improvisation, les rencontres et discussions qu'une voiture permet, la virtuosité et l'ingéniosité de la mise en scène, l'enfance et bien entendu, toujours en creux, l'histoire douloureuse de son pays.

Léger malgré la douleur traversée, ce film qui porte merveilleusement son nom ravira ceux qui ont vu "Où est la maison de mon ami ?", et bien plus encore.

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Assurément mon gros coup de ❤️ de la semaine car si au même titre qu'un autre miracle de l'année, "Le Retour des hirondelles", le début peut faire craindre un concours de misérabilisme, tout ce qui suit est d'une beauté fracassante. D'humanité, de simplicité, avec des paysages incroyables servis par une photographie sublime. Mais attention il n'y a rien ici de "National Geographic", chaque cadre étant réfléchi au millimètre, chaque plan étant susceptible de faire monter les larmes.

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"Fifi hurle de joie", ou une œuvre qui semble en permanence changer de voie, d'angle, questionner la notion du filmeur et du filmé, le pouvoir du créateur sur sa création. Mais aussi un portrait tantôt amusant tantôt déchirant (La fin est magnifique) d'un artiste malin et d'une grande intelligence, qui profite de ses derniers moments pour "jouer" à tous les sens du terme, mais aussi pour partager, transmettre. Un film passionnant donc, ludique, qui est aussi un grand récit sur la mort et sur ce qui restera de nous...

L'Iranienne Mitra Farahani est décidément très douée pour la biographie filmée en dehors des standards traditionnels car c'est également elle qui a signé en 2022 "À vendredi, Robinson", merveilleux échange à distance parfois surréaliste entre Jean-Luc Godard et Ebrahim Golestan.

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Mehran Tamadon n'est plus le bienvenu dans son pays, entre autres depuis qu'il a osé commettre le documentaire "Iranien" en 2014, et le voici de retour avec un diptyque (Ce "Mon pire ennemi" sortira le 8 mai, "Là où Dieu n'est pas" le 15).

Ce premier volet est totalement vertigineux tant on se demande ce qui est de l'ordre du réel et du "joué", du maitrisé ou de la perte de contrôle, le dispositif s'effaçant (volontairement ou non) très rapidement, permettant ainsi au spectateur de se perdre dans le vrai et le faux. En creux il y aussi une réflexion passionnante sur une forme de mauvaise conscience, sur le métier d'actrice (Zar Amir Ebrahimi, prix d'interprétation à Cannes pour "Les Nuits de Mashhad" est plus qu'incroyable) qui incarne bien souvent au-delà du rôle, avec son propre bagage (de douleurs et traumatismes).

Si vous avez l'occasion de voir ce(s) film(s) décrypté(s) par Mehran Tamadon foncez, l'homme est aussi passionnant que sympathique, et surtout d'une générosité incroyable pendant (et après) les débats.

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Qu'il est émouvant de voir Jafar Panahi rendre le plus beau des hommages à celui qui lui a tout appris, Abbas Kiarostami, de se balader au travers ses oliviers, d'être emporté par son vent, de se dire que la vie, le rire, le cinéma continuent malgré la censure. Et ainsi permettre à un goût de cerise de ne jamais nous quitter...

NB : Ce n'est après avoir vu ce "Trois visages" que mon scepticisme envers les palmarès cannois va s'estomper. Comment peut-on remettre le prix du scénario à ce film dont le récit s'est de toute évidence construit dans l'urgence et l'improvisation ? Par contre, célébrer sa mise en scène aurait été pleinement justifié, tant celle-ci est de tous les plans, Panahi démontrant qu'urgence et art riment si bien ensemble...

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Ceci est bien plus qu'un film... (cf critique)

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Un peu d'utopie ne fait jamais de mal... (cf critique)

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Ce qui pourrait paraitre purement conceptuel, voire expérimental, au départ devient progressivement captivant, car Abbas Kiarostami, celui qui aime tant nous embarquer à bord de voitures, nous propose cette fois de prendre la place de son regard captant des actrices qui regardent elles-mêmes un film imaginaire. D'imaginaire il est bien entendu beaucoup question dans ce "Shirin", mais aussi de point de vue, donc de cinéma, mais aussi de politique, car ce qu'on pourrait appeler un "double film" parle en permanence de la condition de la femme, celle spectatrice, et l'actrice miroir. Quand soudain cette Juliette sans Roméo devient LA femme, celle qui pleure à côté d'hommes aux têtes amputées par une caméra qui pour une fois met ceux-ci en position d'accessoire, de meuble. Un film forcément déstabilisant donc, mais surtout vertigineux si on ne lui résiste pas.

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Tout ce qui fera la particularité d'Asghar Farhadi, sa place à part dans le cinéma iranien, est déjà là, avec cette forme de mécanique inexorable, ce puzzle qui se construit sous nos yeux.

Avec ici une chose étonnante : l'humour. Presque celui d'un vaudeville, avec portes qui claquent et amant dans le placard.

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Je vous laisserai lire l'historique de ce film iranien "perdu", de sa présentation sabotée en festival en 1976 à la découverte des bobines par la fille du réalisateur dans une brocante, car si ceci est assez dément, le visionner en 2021 l'est tout autant.

En effet l'ouvrage est esthétiquement renversant, pas loin d'un Paradjanov par exemple, mais plus surprenant il s'agit sur le papier d'un thriller ludique et machiavélique, un peu comme si Buñuel avait joué au Cluedo. Mais bien entendu sous cette façade se cache la charge politique : on parle enfermement avec l'usage du huis-clos, on dénonce la folie des hommes de pouvoir, et discrètement placée pas loin d'une chorégraphie saphique sur fauteuil roulant cette réplique qui en dit beaucoup : « Il y a tant de poussière, tant de poussière, bientôt elle nous ensevelira tous. »

Prémonitoire puisque 3 ans plus tard le gouvernement islamique interdira le film, OFNI enfin visible aujourd'hui. Merci à Carlotta de nous offrir ce cadeau, et un conseil n'attendez pas une sortie Blu-ray, la copie restaurée est tellement belle qu'elle mérite le grand écran.

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Iran une belle copie et confirme sa virtuosité le Saeed... (cf critique)

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Dès 1987 tout ce qui fera la particularité du cinéma d'Abbas Kiarostami était déjà là : dispositif ultra-simple, petites histoires personnelles pour raconter un pays, une société, un monde. Touchant, sensible...

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"The Wastetown" est peut-être le plus beau geste de cinéma de la semaine (avec "Les Tournesols sauvages") mais assurément le plus exigeant et donc clivant : noirceur, aridité et nihilisme. Je sais que ce programme ne va pas faire grimper en flèche le compteur des notes de ce film mais attention, ce qui pourrait passer pour un acte poseur est au service d'un récit impeccablement tenu, qui montre tout simplement dans un décor de fin du monde l'état d'un pays qui ressemble selon Ahmad Bahrami à une casse automobile.

Le cinéma iranien est à un tournant, s'affranchissant peu à peu de l'influence tutélaire de ses glorieux ainés, et c'est passionnant à observer.

(Le noir et blanc est démoniaque, mes rétines ne s'en remettent pas)

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Même si en terme d'esthétique les deux films n'ont pas grand chose à voir ce "Temps pour l'ivresse des chevaux" a bien des points communs avec "The Rider" de Chloé Zhao et pas seulement en raison de la présence d'équidés. En effet la famille représentée à l'écran joue son propre rôle dans une histoire mêlant de manière troublante documentaire et fiction.

Si la barque parait parfois chargée cette impression est en permanence mise à mal par le réalisme sidérant qui baigne ce drame doublé d'un récit d'aventures épique.

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Hormis la claque "La Loi de Téhéran" et la découverte du trésor déterré "L'Échiquier du vent" cela faisait un bon moment que je n'avais pas été secoué par un film iranien sur grand écran. En effet si la plupart semblent répondre à une demande occidentale et sont donc trop souvent sclérosés par "le syndrome Farhadi" celui-ci, sans renier le père, s'en extirpe progressivement. Puissant, implacable, ce drame tendu comme un thriller est de plus porté par une actrice incroyable, et qui a tous les talents puisqu'elle est également coréalisatrice du film : Maryam Moqadam.

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Un film rude et doux à la fois, qui ne juge jamais ses protagonistes, ne cédant ainsi à aucune facilité. L'aspect documentaire alimente le réalisme de cette fiction à la mise en scène sans compromis, ne cherchant jamais à esthétiser.

Samira Makhmalbaf avait 17 ans lorsqu'elle a écrit et réalisé cette "Pomme", et une certaine S.L. n'était pas encore née.