Watanuki est un médium, et cela lui pourrit la vie. À tout instant, il est à la merci d’une horde d’esprits attirés par son pouvoir. Étudiant à l’université, il entre au service d’une magicienne qui lui a promis de le débarrasser de son pouvoir. Au fil du temps, Watanuki découvre une autre interprétation de la vie quotidienne ainsi que l’existence d’un monde caché de la réalité. Parallèlement, il tisse des relations avec des camarades étudiants, mais également des entités non humaines.
Adaptation du manga avec une fidélité certaine, xxxHolic déborde de poésie. Quasiment pas d’action, un romantisme à peine ébauché et restant à l’état de fantasmes, les histoires ainsi que la trame de fond restent une contemplation typiquement japonaise qui permet, au fil du temps, d’apprendre. Le monde des esprits est dépeint par petites touches impressionnistes, et le sérieux, voire le drame de certaines situations est balayé par les gags omniprésents. Seuls les OAV qui terminent la série prennent un ton plus mélancolique, mais restent merveilleusement poétiques.
Le trait particulier, l’esthétique de style art nouveau et la bande-son lancinante forment une ambiance qui rappelle les volutes de fumée de Yūko. La tête nous tourne, on n’est pas bien sûr de comprendre, et on finit par réaliser que ce n’est pas le but. Comme Watanuki, il nous faut vivre les expériences pour en tirer toute la richesse. La galerie de personnages, si elle n’est pas particulièrement originale, brille par des relations très travaillées et extrêmement fortes. Le trio entre Watanuki, Domeki et Himawari est succulent de maladresse, d’inadaptation et de bonne volonté. Par ailleurs, si les romances sont toutes avortées, de très belles amitiés (notamment avec le fils du renard) sont contées. C’est d’ailleurs l’enseignement que Yūko tente désespérément de faire entrer dans la tête de Watanuki. Il lui faut s’adapter à la vie et apprécier ce qu’elle apporte sans rien en attendre. C’est plus difficile à dire qu’à faire…
Le fil de narration est les addictions (d’où le titre) et la nourriture. En effet, le héros est un cordon bleu, et une liste impressionnante de plats réels défile dans toute la série, avec des détails concrets pour les réaliser (j’ai testé :p).
Le seul point négatif est le lien avec la série Tsubasa Reservoir Chronicle. Cela ne sert strictement à rien et n’est qu’un moyen (maladroit, à mon sens) pour vendre du manga. Heureusement, ce lien a été limité dans la série par rapport au manga. En outre, la méconnaissance de cette série ne gêne absolument pas la compréhension de xxxHolic.
La série est douce comme une pâtisserie japonaise, sans trop de sucre, avec un goût exotique et subtil. Même si elle fait une taille certaine (37 épisodes et 3 OAV), elle se termine trop vite. Du coup, on ressent parfaitement la mélancolie finale de Watanuki pendant le générique final.