J'en remue la queue !

Quel monde fascinant que celui des séries télés où chacun tente de créer un concept innovant dans une jungle ultra compétitive… Tout ça pour que dans vingt ans ces séries finissent par être diffusées sur ces nouvelles chaînes de la TNT qui veulent combler les trous de programmation de l’après-midi. Du coup, des concepts on en a vu : avocats, policiers, hôpitaux, bande d’amis, j’en passe. Wilfred, c’est autre chose, si la série a clairement les codes d’une série comique, le concept justement, propulse la série dans un univers bizarre (car nouveau), mais agréable (car franchement marrant).

Assez attendu, je vous raconte quelle est donc cette histoire révolutionnaire qui a su me captiver dès le premier épisode. Ryan Newman est un jeune avocat dépressif qui après avoir passé sa vie à vouloir combler les attentes de ses proches, se retrouve au bout du rouleau et ne désire plus qu’une chose : se suicider. Après maintes tentatives à base de (fausses) médications, la seule chose qui change dans sa vie, et qui va bientôt changer sa vie, c’est qu’il voit le chien de sa voisine comme un humain, déguisé en chien. Ce chien vous l’aurez deviné, c’est Wilfred, un chien que tout le monde trouve attachant, mignon, loyal et serviable… Tout le monde, sauf Ryan qui le voit sous sa vraie nature, un drogué, nymphomane, manipulateur et totalement diabolique. Mais Ryan n’a que lui, et Ryan veut comprendre pourquoi est-il le seul à voir Wilfred sous cette forme. C’est sur cette quête que se centre essentiellement la série, en la mettant en scène dans un univers comique assez détendu qui peut facilement vous rendre accroc.

La distribution repose essentiellement sur les deux acteurs principaux qui ont trouvé leurs marques dans cet univers. Elijah Wood, qui joue Ryan, trouve enfin un rôle qui lui correspond depuis la trilogie qui l’a rendu célèbre. Ses mimiques de visage reflètent parfaitement les craintes et colères de son personnage, et il arrive à nous faire oublier Frodon dès les premières minutes. Le second acteur principal est Jason Gann, l’homme derrière ce fabuleux concept, mais également celui qui a joué Wilfred dans la version australienne de la série. Cela aurait été une erreur de ne pas l’importer avec la série tant il est en harmonie avec le personnage, et son accent australien apporte un côté exotique et comique à ce personnage totalement décalé. Les acteurs de second plan ne sont pas tous extraordinaires, mais la série ne s’attarde pas vraiment sur eux, on peut cependant noter les prestations de Dorian Brown (sœur de Ryan) et Chris Klein (petit ami de la voisine) qui tombent très juste dans leur rôle.

Enfin la réalisation et le scénario, qui respectent presque à la lettre les codes et usages du genre dont la série fait partie ne sont pas vraiment réguliers. La série s’essouffle dans certains épisodes, la saison 2 est presque totalement ratée, la saison 3 reprend très bien cependant. Ce manque de régularité est dommage pour les spectateurs qui suivent la série, un épisode par semaine et doit être une des explications de l’échec de la série à devenir « broadband ».

C’est quand même un immense coup de cœur pour moi, je retrouve dans Wilfred une série innovatrice, assez bien écrite et jouée de manière extraordinaire.