Je n'avais pas autant ri devant une série depuis longtemps. C'était beaucoup de rire jaune face à l'humour très noir de Cohen et la stupidité, la corruption ou le cynisme des personnalités publiques qu'il piège, mais ce portrait au vitriol des Etats-Unis Trumpistes est un petit chef d'oeuvre de divertissement utile. Parce qu'en plus d'être souvent très drôle, ce petit show en 7 épisodes a eu le mérite de provoquer quelques 'démissions' et de foutre un coup de pied dans le nid de vipères qu'est devenue la scène politique Américaine.


Déguisé et lourdement maquillé, Cohen incarne 6 personnages extrêmes : un militaire israëlien anti-islam et pro-deuxième amendement, un Trumpiste comspirationniste, un libéral new-age féministe, un milliardaire Italien libertin et excentrique, un ex-détenu reconverti dans les Arts et un streamer pour enfant très oubliable.
Cohen utilise ces personnages pour faire ressortir toute la noirceur ou la stupidité des personnalités qu'il piège, ou parfois juste pour faire une blague de caca. La série est très inégale, certains personnages ne fonctionnent pas trop mais rien que pour Erran Morad et Gio (l'Italien des 0.01%), c'est absolument recommandable. Ça ne vole pas toujours très haut mais les hauts sont tellement fantastiques qu'ils rattrapent amplement les fausses notes.


Erran Morad, l'expert en anti-terrorisme, est de loin le plus réussi et ses dix premières minutes dans la série "Kinder Guardian" sont absolument fabuleuses. Cohen va crescendo dans l'horreur et l'absurde en poussant ses victimes beaucoup plus loin que je l'aurais cru possible, grâce à des techniques d'interrogatoires et de manipulation qu'il a soigneusement assimilées pendant la préparation des épisodes.


Et c'est là tout le génie comique du bonhomme (dont la plupart des films m'avait jusque là laissé assez froid) : par son talent pour l'improvisation et une parfaite empathie envers ses 'invités', il parvient à rester exactement à la limite d'en faire trop, tout en en faisant juste assez pour les ridiculiser au-delà de toute rédemption.

Ezhaac
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le 5 févr. 2022

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