Tout dans cette série sonne faux, l’intrigue, la mise en scène, l’image, les personnages. J’avoue je me suis arrêté au 7e épisode mais, quand même, par acquis de conscience j’ai jeté un coup d’œil au final. Ben c’est pareil, grotesque, creux et sans intérêt. J’ai pas vu Casa del Papel (même créateur) mais White Lines m’a complètement refroidi. Je ne suis pas prêt de m’y coltiner.
On suit donc le parcours de Zoe, une jeune Anglaise qui part à la recherche de son frère disparu dans des circonstances mystérieuses 20 ans plus tôt à Ibiza. A travers son enquête, elle va se découvrir elle-même, forcément, mais aussi son frère et ses amis qui, dans les années 90, ont passé leur temps à se défoncer la gueule, à baiser et à faire la fête dans des villas de luxe. Elle va croiser les membres de deux grandes familles du coin très fières et très riches qui se détestent tous et se font la guerre depuis des décennies pour savoir qui aura la plus grosse. Et puis il y a la mafia roumaine (des méchants vraiment très méchants), les putes aux seins siliconés, la drogue, la débauche, les grosses cylindrées qui font vroum, les tordus et les vicieux. Heureusement, pour compenser, il y a l’amour beau et intense, le plaisir et les larmes, le yoga et la rédemption, les couchers de soleil, la mer, les villas paradisiaques, les retournements de situation en veux-tu en voilà…
Bon, si vous cherchez la crédibilité, passez votre chemin ! Sauf si vous avez envie de vous marrer !
Question : vous êtes une femme de 40kg toute mouillée, vous conduisez un 4x4 qui tracte un bon gros zodiac sur une remorque dans lequel sont dissimulés deux cadavres et des paquets de coke. Tout d’un coup vous voyez un bois en haut d’une colline, l’endroit idéal pour enterrer des preuves dérangeantes. Mais entre vous et le bois, se trouve un immense champ de blé en pente montante, que faites-vous ?... Ce que tout le monde ferait bien sûr, vous tirez à bout de bras la remorque à travers champ ! L’idée est lumineuse, imparable. Et puis impossible de se faire repérer. Un zodiac dans un champ, c’est discret et très à la mode à Ibiza. Mais bon, forcément, ça fait un peu lourd pour les petits bras d’une petite blonde. Au beau milieu du champ, elle n’y arrive plus. Que faire ? Elle se creuse la cervelle tant qu’elle peut mais impossible de trouver une solution. Alors est appelle son pote avec qui elle baise de temps en temps. Il est cool, beau gosse, balèze, idéal pour tirer un zodiac à travers champs. Sauf que patatras ! Le gars est un malotru de la pire espèce, il s’est dit que, peut-être, ce serait plus simple de porter séparément les corps et la coke plutôt que le zodiac entier avec sa remorque. Absolument pas vexée par ce manque de tact, elle l'aide à enterrer les cadavres fissa et puis ils baisent tranquille sur la terre meuble. C’est confortable et puis la pluie vient de tomber, c’est très érotique de baiser dans la boue, ça fait de belles images et c’est hachement plus rebelle et rock’n roll que de baiser dans un lit.
Tout est du même acabit ! On y croit pas une seconde. Le pire c’est que tout tourne autour d’un milieu insupportable avec lequel on est supposé entrer en empathie. Axel, le frère de Zoé, s’avère être un gros connard imbuvable, limite psychopathe, gourou à ses heures, qui passe son temps à se démonter la tête avec tout un tas de décérébrés qui ne savent pas quoi faire de leur argent. Non seulement Zoé ne lui en tient pas rigueur mais, en plus, elle ne peut s’empêcher de le pleurer toujours et encore (oui Zoé à la larme facile et, à la longue, franchement, c'est pénible). On a envie de lui crier "Ho ! Zoé ! Réveille toi ! Ton abruti de frérot a juste été emporté par sa connerie ! "
Quant à l’image, elle est archi clinquante et artificielle. On se croirait dans un film des années 80. Faut pas manquer les scènes de cul ! C'est à mourir de rire avec leurs effets de contre-jour, de ralentis, de sueurs sur les corps et d’orgasmes surjoués. Je pensais que ce genre de truc était terminé depuis Alan Parker, mais non, ça a été remis au goût du jour ! Et ben vous savez quoi ? C’est toujours aussi kitsch et lourdingue qu'il y a 30 ans !
Bref, à fuir absolument !