Westworld
7.6
Westworld

Série HBO (2016)

You can't play God whithout paying acquainted with the Devil...

En 1973, Westworld, film de science-fiction se passant dans un parc d'attraction pour le moins original puisqu'il proposait aux visiteurs de passer leurs vacances à l'époque de la Rome Antique, du Moyen-Âge ou durant la conquête de l'Ouest, sortait au cinéma. 43 ans plus tard, HBO propose une série du même nom, qui reprend le concept de base, tout en proposant quelques choses de plus recherché et de plus sombre ! Et la chaîne n'y va pas avec le dos de la cuillère niveau moyen (après tout, le phénomène Game of Thrones touche bientôt à sa fin et il en va donc de son avenir) : casting cinq étoiles (Jeffrey Wright, Ed Harris, Evan Rachel Wood, sans oublier le grand Anthony Hopkins), gros noms derrière la caméra, au scénario ainsi qu'à la production, et réalisation soignée ! Dès le premier épisode, on sait que la série a toutes ses chances pour être une future grande !


La série gomme donc les points où le film pêchait, surtout sous le regard des spectateurs d'aujourd'hui qui sont baignés dans des effets spéciaux de plus en plus performants ! Encore une fois, le scénario est également axé sur une ligne directrice plus complexe : alors que dans le film on suivait un bug se propager parmi les hôtes du parc, rendant ces derniers beaucoup plus hostiles, dans la série, il s'agit plus d'un "bug existentialiste" si je puis dire ! En effet, ici les robots ne vont pas chercher à tuer les visiteurs du parc mais à savoir tout simplement s'ils sont réels ou non ! De ce fait, la série s'attarde plus sur leur psychologie ! Mais rassurez vous, on a le droit à notre pistolero : après Yul Brynner, c'est Ed Harris qui s'y colle, à la différence près que le premier est un robot et que l'autre est un invité... et donc il ne peut pas être tué ! Car oui, la politique de la maison (je veux dire du parc), reste la même : rien ne peut vous arriver dans le parc si vous êtes un invité !


On s'intéresse aussi d'avantage à l'envers du décor, c'est-à-dire aux gérants et aux employés du parc, dont on avait déjà un aperçu dans le film de 1973, mais bien sûr la série met de nouvelles choses sur la table : j'avoue avoir trouver l'idée des scénarios ainsi que celle des mises à jour, qui rendent de plus en plus réalistes les hôtes excellentes, et j'aime beaucoup le fait que les robots revivent la même journée encore et encore et que les vacanciers peuvent changer le cours de leurs histoires : tous les jours, on remonte les pendule et on efface la mémoire des hôtes (sauf s'ils sont en compagnie d'un invité) ! Mais, certains hôtes vont commencer à se souvenir de leurs "journées" antérieures et c'est ce en quoi consiste le bug qui se propage ! Le final de l'épisode 4, où la gérante du bordel, Maeve, qui est l'une d'entre eux, comprend qu'elle est morte au moins une fois, est d'ailleurs très beau et m'a pas mal fait penser à Inception : "none of this matters"... la mort n'est pas la fin ! En parlant de Maeve, son personnage devient de plus en plus intéressant au fil des épisodes (le fait qu'elle soit au centre des cliffs des épisodes 4, 5 et 6 soulignent bien cela) et est l'un des points forts de la série !


Alors oui, cette première saison met un certain temps à décoller mais l'atmosphère de Westworld est si intrigante qu'on a envie de voir sur quoi vont déboucher les différents arcs (comme celui de la propagation du bug, celui des cachotteries de Ford, ou celui de The Man in Black) ! De plus, dès les premiers épisodes le spectateur est amené à se demander si certains membres du staff ne sont pas eux même des robots ce qui rend la série d'autant plus ambiguë (du moins c'était mon cas) !


Je n'ai donc pas été surpris par la révélation de l'épisode 7 concernant Bernard car c'était celui que je soupçonnais le plus d'être l'un d'entre eux ! C'est une réplique d'Anthony Hopkins qui m'a mis sur la voie, même si elle peut paraître super anodine comme ça, qu'il adresse à Theresa dans l'épisode 4 : "j'espère que vous ferez attention avec Bernard.... Il est d'un tempérament sensible..." ! Par la manière dont il l'avait dit, je me suis fais la réflexion qu'il était fort possible que Bernard ait été créé par Robert ! J'ai en revanche beaucoup apprécié la manière dont ils ont procédé pour faire cette révélation avec le "quelle porte ?" de Bernard quand il accompagne Theresa dans la maison créée par Bernard et qui n'est sur aucune carte ! De plus, durant cette scène Robert nous met une fois encore la puce à l'oreille en reprenant l'expression "sacrifice sanglant" utilisée, dans le même épisode, par Charlotte, qui est membre du conseil d'administration !


Les épisodes 8 et 9 marquent un réel tournant dans la série car ils confirment certaines théories qui circulaient à bon train sur la toile ! Pour ma part, j'avoue ne pas avoir été totalement retourné par ces révélations (j'aurais peut être dû m'abstenir de m’intéresser auxdites théories, notamment celle sur les différentes time-lines) !


J'avoue même avoir trouvé que la transformation de William était trop brusque et assez mal amenée !
En revanche, le fait que Bernard ait été grandement inspiré d'Arnold nous amène à repenser les scènes des entretiens entre Bernard et Dolores, des premiers épisodes, car en réalité cette dernière ne parle pas un hôte mais avec Arnold ! Les confirmations faites par l'épisode 9 changent totalement l'approche de la série (sauf excepté pour ceux qui avaient réussi à remarquer des détails, comme le logo de Westworld qui change d'une période à l'autre, et qui les avaient laisser à penser qu'on suivait en réalité non pas une mais deux time-lines en simultané) !


Le final, quant à lui, est d'une rare intensité ! A tel point que j'ai eu, à plusieurs reprises, l'impression qu'une scène allait marquer la fin de l'épisode tant certaines nous prenaient aux tripes ! La partie avec Maeve est tout simplement captivante ! Ce dernier épisode apporte un certain nombre de réponses mais laisse le mystère en suspens sur bien des questions et nous laisse sur un cliff assez violent qui nous donne envie de voir ce que nous réserve la saison 2 !


Mais il renoue également avec le film de 1973 car désormais les hôtes peuvent tuer les invités !


J'ai par contre était assez déçu de ne pas savoir ce que devient l'agent de sécurité qui se fait capturer par des indiens dans l'épisode 9 : pas que je soit particulièrement attaché au personnage mais j'étais curieux de savoir pourquoi les hôtes ne lui répondaient pas !


Vous l'aurez compris, HBO propose une fois encore une série qui ne finira pas de faire parler d'elle d'ici tôt !


Saison 1 : 7.5/10 !

vic-cobb

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