"Soookie"....

True Blood, c'est une série de HBO. Avec tout ce que ça implique.

Ca s'inspire de livres pourris écrits par une fille qui a le vocabulaire d'une gamine de 5ème et ça réussit à être une série géniale qui parle des problèmes de la société américaine en y injectant du sexe, de l'humour, des vampires qui scintillent pas au soleil, des loups garous qui ne sont pas de gentils chiens, des prêtresses anthropophage, des métamorphes, des chrétiens, un ex joueur de football qui comprends rien à rien, et un jeune défavorisé qui accumule: noir homo dealer prostitué des problèmes avec sa maman (et en plus il s'appelle Lafayette).

La première saison commence doucement, avec une série de meurtres dans une petite ville de Louisiane. L'intrigue est pauvre, mais permet d'introduire tous les personnages importants de la série, de les présenter, avec leurs problèmes, psychoses, et tous les petits côtés qui les rendent insupportables et attachants à la fois. Car ce sont les personnages et leur comportement qui rendent la série aussi addictive, pas les intrigues surnaturelles un peu nunuches sorties du cerveau dérangé de Charlène la romancière, que les scénaristes adaptent aussi bien qu'ils le peuvent. Cette première saison permet aussi de montrer la place spéciale qu'ont les vampires dans la vie sociale et politique, créant un parallèle assez juste et intéressant avec la situation des homosexuels aujourd'hui aux Etats-Unis, ce qui, associé aux nombreuses scènes de sexe débridés montrées dans la série (et le fait que ce HBO) en font une grande référence dramatique à vocation politique. Le seul problème avec cette saison (et le reste de la série), c'est qu'il faut passer au-dessus de l'insupportable Sookie, de son accent de merde et de Bill le vampire neurasthénique. Et le fait que ce soient les personnages principaux ne doivent pas vous rebuter, il y en a une foultitude d'autres bien plus intéressants.

La deuxième saison est juste dingue, mais Jason, Lafayette, Hoyt, et surtout Andy Bellefleur, adjoint du shérif, sont tellement bons qu'on est reconnaissant au scénario de leur donner tellement d'occasions de briller. Et bon, il y a Rodrick, et sa relation tordue avec Eric. MIAM. En fait, dans la série, ce qui vaut le coup, ce sont les vampires.

Ce qui se confirme dans le troisième saison. Le scénario là est vraiment bâclé pour certains personnages, notamment Lafayette et Jason qui sont caricatureaux, et en perdent leur intérêt. Heureusement, il y a les vampires (Bill est exclut car c'est une misérable lavette), et ce sont eux qui sauvent la partie et font de cette saison un pur moment de bonheur. Non seulement Eric et Pamela sont en pleine forme, mais il y a Russell, le vampire mégalo qui veut régner sur le monde, arrache une colonne vertébrale à mains nues en plein journal de 20 heures, et sait trouver les mots pour persuader une femme de l'épouser. Il y a Evan Rachel Wood, la reine de la Louisiane, qui est une gamine pourrie gâtée, mais en fait....pas que. Il y a Talbott, qu'on aime trouver insupportable tellement il peut être caricatural, dans le genre homo dandy qui ne veut pas trouver des tâches de sang sur son tapis tissé au XVIème siècle par des enfants pakistanais aveugles. Mais il est quand même tellement drôle en décorateur hystérique et orfèvre culinaire, qui donne ses lettres d'honneur à la gastronomie vampiresque en cuisinant le sang d'apparemment 46 manières différentes qu'on lui pardonne. Et sa mort cause de grands moments de lulz et autre (note pour plus tard: Eric, quand tu as un mec comme Talbott nu à quatres pattes devant toi, concrétisant les rêves les plus fous de toutes les filles et de tous les garçons bi et homos qui regardent la série, sois gentil, tu le prends d'abord et tu le tues ensuite).
Et finalement il y a Franklin. Je ne peux pas vraiment parler de Franklin. Ceux qui ont vu savent.

La quatrième saison est en cours de diffusion. C'est encore trop tôt pour en parler, mais du moment qu'Eric est là, je sais que tout sera bien.

EDIT: 4ème saison: c'est assez insupportable de devoir se contredire après avoir écrit une ode à Alan Ball et ses vampires, mais je n'ai pas le choix. Cette saison était abominable pour tous les vampires, sans exception (je ne parle même pas des autres personnages).
Il y a clairement un problème dans le scénario quand le vampire que je supporte le plus est Bill. Bon, il y a Pam aussi, qui a quelques magnifiques lignes (""Sookie! I am so over Sookie and Her Precious Fairy Vagina and Her Unbelievably Stupid Name! Fuck Sookie!" et "Did I miss something? Are we girls now? Did we join a book club and read some queer chick lit memoirs and are bound together by estrogen or sisterhood some other feminist drivel?" entre autres), mais on ne la voit pas assez. Et elle rejoint quand même un peu trop souvent le camp emo, qui malheureusement a connu une inflation de ses membres dans cette saison.
Et merde, Jesus quoi.