Je t'aime je te tue, tu me fais mal, je te parle mal, tu me frappes, je t'évite, tu organises un com

Oniisama-e... / Très cher frère - JP (1991)

Nanako, jeune fille timide et naïve intègre une prestigieuse école de filles. Mais sa vie tranquille bascule le jour où elle rejoint le Club des Roses, club très select composé uniquement de filles de bonne famille ...

Une série très particulière.

Adaptée du manga du même nom, oeuvre de Riyoko IKEDA (Lady Oscar), on ne s'attend pas vraiment à retrouver ce type de thèmes dans une production d'apparence mièvre et pastelle.

A l'époque, TCF avait été acheté par le Club Dorothée et commencé à être doublé/diffusé, mais au bout de quelques épisodes seulement, la chaîne a déprogrammé : TU M'ETONNES !

TCF est un manga type des années 70 et du shojo : filles élancées, aux yeux pétillants d'étoiles, vivant tout comme un drame. Sauf qu'ici, les actions et les faits sont graves, et tout y passe : suicide, addiction, maladie, divorce, amitié bafouée, inceste, homosexualité, ...

La pauvre Nanako est ici l'otage et l'instrument de la dessinatrice pour aborder tous ces thèmes et triturer ses personnages.
Exagéré et à grands coups de cris et de pleurs, TCF est une série théâtrale mais qui propose avec un charme pastel et des cheveux au vent de parler de choses taboues à l'époque.

La réalisation est très correcte pour l'époque, on pourra reprocher l'économie d'animation bien souvent, à grand usage de plan fixe dessinés façon artwork à l'aquarelle mais c'est ce qui donne la couleur et le ton.

Les personnages restent percutants et intriguants, chacun ayant une part d'ombre plus ou moins lisible.
On trouvera également intéressante l'approche artistique de Riyoko IKEDA qui semble passionnée par les amours lesbiens et la question du genre, beaucoup de personnages étant dépeint comme non ou mal genrés, afin de tendre la tension amoureuse entre femmes, pour ensuite brouiller les pistes en réinjectant les hommes dans l'équation. Lady Oscar traitant aussi du thème du genre, IKEDA semble donc être précurseuse et c'est très bien.