Ma réaction :
"Malgré des qualités indéniable de style, cohérentes de l'image à la musique en passant par le rythme du jeu calé sur celui du montage, ... je déteste ! Marre de la fascination du flingue et l'ascendant machiste sur son prochain. Marre de la femme vue comme objet qui scelle néanmoins le destin du héros."
En effet, je n'ai vu qu'un épisode, mais je ne regarderai pas la suite.
Je dois être un moraliste dans ma vision critique. Je ne crois pas en la catharsis qui évite à un fantasme qu'on le réalise. Au contraire, il y a un effet de fenêtre des possibles (il y a un nom que je ne retrouve pas), à force de voir des comportements dans la réalité augmentée de nos écrans, par mimétisme on adopte des codes sans forcément s'en rendre compte. Attrapé lâchement par des émotions exacerbées on n'est plus capable de recul. C'est plus vrai pour des films d'action brute plus qu'ici ou l'action est étirée au maximum.
Mais le problème, reste: La réalité fantasmée collective qu'on traîne depuis Scarface devient une prophétie autoréalisatrice. Le mensonge répété assez longtemps devient une réalité. L'insécurité appelle la méfiance et développe un sentiment d'insécurité. Une vision du monde répétée dans la fiction affecte notre réalité. Des films comme Taxi driver et La Haine l'analysent bien avec ce gars face au miroir qui s'entraîne à être un bad boy. Il reste que ce regard critique ne fonctionne pas et que l'ado en construction va prendre ça au premier degré.
Ce sont là des paradoxes que je traîne depuis des années, la censure, la morale, ne sont pas désirables, il faut bien sûr respecter le libre arbitre de chacun de se faire une opinion. Tout interdit amène un désir de transgression. Mais dans ce cas comment faire ? Comment éviter que les craintes et visions cyniques ou malades de mes contemporains ne deviennent ma réalité :)
Ma goutte d'eau est de mettre un 2 à Too old to die young. En me rendant compte après coup que j'avais déjà détesté "Neon demon" de Refn.
Répéter aussi que je m'inquiète du succès de Gaspar Noé. Mais je me rends compte qu'on doit peut-être leur succès d'avoir été trop fasciné par Verhoeven, et là je plaide coupable, je n'arrive pas à m'empêcher de le suivre !