Tokyo Vice
7.3
Tokyo Vice

Série Max, Canal+ (2022)

Voir la série

Il aura fallu, pas moins de quatre réalisateurs pour arriver à bout de cette saison de 8 épisodes, dont le tournage avait débuté le 5 mars 2020 et mis à l’arrêt à la suite du covid.


Michael Mann, co-créateur de « Deux flics à Miami : Miami Vice », signe le premier épisode et on sent l’empreinte sombre qu’on lui connaît, qu’on ne retrouve pas tout à fait dans les autres épisodes, en tout cas beaucoup moins.


Malgré ces quelques défauts, certainement dus aux changements de réalisation, c’est une série à voir.


On pourrait croire que c’est le pendant de Miami Vice, mais pas du tout, puisque c’est une série adaptée du roman de Jake Adelstein, Tokyo Vice, paru en 2016, en France, dans lequel il raconte son histoire et son engagement en 1993 au service « police-justice » du plus grand journal japonais, le Yomiuri Shinbun.


C’est une série tout en vivacité, qui vaut surtout, pour ce qu’elle nous apprend du Japon et de ses codes.


La série ne cache rien du racisme larvé au Japon, notamment lorsque Jake se fait traiter de « Gaijin », terme japonais utilisé pour désigner les étrangers au Japon, par la rédaction en raison de ses origines, ou insulté lorsqu’il refuse de reproduire les communiqués de presse de la police sur des crimes, sans vérifications plus approfondies. D’ailleurs, un des personnages précise « au Japon, il n’y a pas de meurtres…


Cette série souffle un vent de fraîcheur dans le monde de plus en plus aseptisé des séries, puisqu’elle reproduit le livre sans vouloir s’en écarter, en lui restant le plus fidèle possible. L’auteur, toujours journaliste d’investigation, y veille et pour l’occasion, il a endossé la casquette de producteur exécutif de la série, afin d’en garantir l’authenticité. Les gens fument, boivent et rien n’est effacé et sincèrement, ça fait du bien, de retrouver une série qui s’émancipe de cette ligne de conduite. L’ambiance est poisseuse, enfumée où l’alcool coule à flot, c’est le reflet d’une époque, d’une société japonaise, qui oscille entre modernité et tradition.


Au-delà de l’univers mafieux, c’est un véritable plongeon dans le Japon des années 90, tournée sur place, avec la majorité de ses dialogues en japonais, l’immersion est plus vraie que nature, saisissante.


Ansel Elgort, qui a appris pour l’occasion le japonais, s’est installé plusieurs mois dans le pays, afin de s’immerger le plus possible dans sa culture, est brillant, à ses côté, un casting incroyable notamment, Ken Watanabe, star du cinéma nippon.

Cette série possède tous les ingrédients pour plaire, on se laisse facilement prendre au jeu grâce au scénario de qualité, mais surtout à la qualité de jeu des acteurs, d’une rare justesse. L’intrigue quant à elle, est bien amenée, le tout est bien ficelé, malgré un nombre de réalisateurs qui aurait pu faire capoter l’ensemble. C’est un thriller très prenant, passionnant sur un dessous du Japon que l’on découvre avec grand plaisir !


Je déplore juste la manière dont se termine le 8ème épisode, qui nous laisse sur notre faim, et j’attends donc avec impatience la saison 2, pour enfin avoir quelques réponses…


https://julitlesmots.com/2023/08/15/la-serie-tokyo-vice-nous-plonge-au-coeur-du-japon-des-yakuzas/

Ju-lit-les-mots
8
Écrit par

Créée

le 31 août 2023

Critique lue 210 fois

1 j'aime

Ju lit les mots

Écrit par

Critique lue 210 fois

1

D'autres avis sur Tokyo Vice

Tokyo Vice
Arnaud-Fioutieur
3

Sayonara !

Je ne regarde jamais de séries.(n'ai visionné, dans la douleur, que le premier épisode ; pas réussi à ne noter et ne commenter que celui-là)J’ai des livres à lire et mes journées ne sont pas...

le 17 sept. 2022

6 j'aime

9

Tokyo Vice
Ukiyo
6

Dispensable

C'est dépaysant, mais la distribution est très inégale, le synopsis alambiqué, la fin tronquée... J'étais très optimiste au début, mais sur la fin je me suis surpris à regarder ma montre. Il eut...

le 4 mai 2022

5 j'aime

3

Tokyo Vice
ConnieMoriartypm23l5
8

Une claque

Cette série est dingue. Assez hypnotisante par sa mise en scène, pour sa vision du Japon sans filtre ni artifice mais aussi par Ansel Elgort qui engage tout son corps dans chacune des scènes. Il est...

le 29 janv. 2024

4 j'aime

Du même critique

Scarlett et Novak
Ju-lit-les-mots
7

Une critique de la consommation, de la dépendance tout en finesse...

Ici Scarlett, l’intelligence artificielle de son brightphone, est la seconde peau de Novak, elle connaît toute sa vie, ses secrets les plus intimes, c’est à la fois son GPS, mais aussi son médecin,...

le 7 avr. 2021

3 j'aime

Sur un air de fado
Ju-lit-les-mots
7

A la recherche du courage...

L’histoire débute à Lisbonne, été 1968, avec la chute physique de Salazar, prémices de sa chute réelle, puisqu’il est contraint de renoncer au pouvoir suite à un AVC. Il décédera 2 ans plus tard...

le 28 févr. 2021

3 j'aime