The Walking Dead
6.6
The Walking Dead

Série AMC (2010)

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J'ai tenu 5 saisons jusqu'à présent, ce qui tient de l'exploit car il est assez rare que je tienne autant de temps sur une série, dont l'attrait se détériore au fil des saisons. Je n'ai par ailleurs, pas lu le comic mais d'après ce que j'ai cru comprendre, l'adaptation est très différente du support d'origine. Peut être, m'attarderais je un jour sur ce fameux comic mais quoi qu'il en soit, je prends la série pour ce qu'elle est, à savoir une série de zombie. A la décharge de la série, ce n'est pas tâche aisée que de maintenir l'intérêt du spectateur avec une thématique pareil car les adaptations du genre sont légions. La série est donc parvenu, à ses débuts du moins, à tirer son épingle du jeu en mettant d'avantage en avant l'humain que le zombie. C'est bien l'homme dans toute son horreur qui est au centre de la série. La survie, la chute de la morale et de l'idéalisme, l'échec de toute tentative de reconstruire une structure civilisée...
Les humains sont en réalité les véritables morts vivants de la série. Même si le monde a sombré dans l'apocalypse, ils persistent à s'opposer les uns aux autres, chaque tentative de retrouver ne serait ce qu'une parcelle du monde civilisé est systématiquement balayé par l'homme lui même. La survie prend le pas sur la vie, au final eux mêmes se demandent ce qui les poussent à continuer. Les amitiés se brisent, les beaux principes s'effacent et peu à peu apparaissent la dictature, le cannibalisme, les bains de sang....
N'en jetez plus, l'homme au nom de sa propre survie, devient plus monstrueux que les zombies eux mêmes. En soi, cette approche est particulièrement intéressante puisqu'elle nous permet d'assister à la dégradation morale progressive des personnages. Le personnage de Rick, à ses débuts est plutôt touchant. Il tente tant bien que mal de se raccrocher à ses convictions pour retrouver le monde d'avant, ne se rendant au départ pas compte que les règles du jeu ont changé. La loi et les principes auxquels il croyait sont désormais vides de sens dans ce nouveau monde. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard, si la plupart des personnages qui se raccrochent malgré tout à leurs principe (Hershel, Dale) finissent par succomber, victimes d'un monde nouveau qui n'a que faire de leurs croyances. Plus que les zombies, c'est finalement ce nouveau monde lui même l'ennemi puisqu'il fait surgir le vice au sein d'homme qui n'étaient à la base pas foncièrement mauvais. En témoigne le personnage de Shane ou les cannibales. Inversement l'apocalypse peut également réveiller le meilleur chez d'autres. C'est notamment le cas de Daryl, qui finît par s'affirmer ou de Carole qui passe du statu de femme faible, battue et effrayée à celui de femme déterminée, forte, prenant d'elle même sa vie en main. Le traitement des antagonistes n'est pas non plus mauvais comme en témoigne Merle et le Gouverneur. J'ai assez bien aimé le personnage de Merle, remarquablement interprété par Michael Rooker, qui réalise petit à petit qu'il est trop pourri pour rester avec les "gentils" mais qu'il ne l'est tout de même pas assez pour rester avec le "gouverneur". Au final, il réalise qu'il n'a nulle part ou aller et se jette dans un dernier baroud d'honneur.
Le pilote de la série est particulièrement bien réalisé, d'entré de jeu il introduit une certaine noirceur et nous plonge dans une atmosphère inquiétante. Les zombies sont à leurs prémices terrifiants et particulièrement bien foutus. Le budget est réellement bien investi à ce niveau là. Les personnages tombent comme des mouches, l'action est constante, bref nous avions vraiment sous les yeux, une série on ne peut plus prenante et divertissante............................. jusqu'à ce que les saisons défilent et que peu à peu l'intérêt du spectateur se zombifie progressivement. Walking Dead est finalement l'exemple type de la série qui perd à s'étirer en longueur.


Le problème majeure de la série est son incapacité notoire à se renouveler. Car si les producteurs ont la fourberie de vous faire croire que les idées abondent au fil des saisons, la structure est en réalité toujours identique. Le petit groupe arrive dans un lieu, une fois sur place ils pensent avoir trouvé un nouveau foyer mais très vite ils sont confrontés à un groupe d'humains hostiles (les gars de la ferme, les mecs dans la prison, le gouverneur et ses hommes, le second groupe du gouverneur dans la saison 4, la petite bande de chasseur, les cannibales, les flics de la saison 5.....). Quelque membres du groupe décèdent et se voient remplacés par de nouveaux arrivants. C'est toujours la même histoire mais avec un cadre relativement différents. Au final, on en a plus rien à foutre, d'autant que la série fait l'erreur de bien vite zigouiller les personnages qui apportent un petit plus à la série (Shane, Merle, le gouverneur, la petite blonde) pour les remplacer par des personnages d'une vacuité assourdissante (sérieusement quelqu'un en a quelque chose à foutre de personnages comme le prêtre, Eugène, le cousin de Sheamus, la lolita ou la lesbienne ? ). Du coup, le spectateur en est réduit à observer mollement ces personnages s'agiter pour pas grand chose au final, avec un désintérêt progressif. D'autant qu'en plus les personnages évoluent de moins en moins. Car si les progressions psychologiques des personnages étaient intéressantes les 3 premières saisons, les personnages semblent complètement figés par la suite. Le pauvre Rick finit même par devenir casse pieds avec son horrible barbe et sa coupe de cheveux qui filerait une grippe à n'importe quel coiffeur. D'ailleurs des personnages casse pieds, il y en a à la pelle, à commencer par Lori, Andréa et surtout Carl. Certains personnages font preuve d'une telle connerie qu'on en vient à implorer le moindre mort vivant qui passe d'abréger leurs souffrances et surtout la notre. Heureusement on est à quelque reprises exaucé, mais le résulta ne justifiait pas l'attente.


Second problème, l'ambiance qui perd tout son sel. Passé, la saison 2, cette lutte contre les zombies finit par devenir particulièrement lassante, d'autant qu'en plus dans la mesure où même les petites filles finissent par dégommer les zombies à la chaîne, toute forme de tension disparaît. La tension n'y est plus, l'action devient de moins en moins palpitante, bref on s'emmerde mais d'une force ! D'autant qu'en plus, la série adopte une lenteur insupportable.
Pourtant en terme de longueur, on dira ce qu'on voudra mais je suis tolérant, j'ai bien toléré les lenteurs d'un Breaking Bad ou d'un Game of Thrones où il fallait parfois presque 3 épisodes pour qu'il se passe quelque chose mais là on atteint un niveau ou en viendrait presque à croire que les scénaristes cherchent délibérément à nous jeter dans les bras de Morphée.


Ainsi non seulement un bon tiers des épisodes ne servent quasiment à rien mais en plus à partir de la saison 4, ils ont même l'audace de vous balancer 3-4 épisodes qui n'auraient du en constituer qu'un seul. Vous vous tapez un épisode ENTIER consacré à tel personnage, alors qu'il aurait simplement suffit de switcher les points de vue en un seul. Imaginez vous un peu ce que ça donnerait si dans Breaking bad on vous avait foutu un épisode entier sur Skyler, puis un sur Hank, puis un sur Saul pour enfin revenir à Walter. Inquiétant non ? Et bien en l'occurrence c'est clairement à ça qu'on a droit.
Le summum étant finalement la saison 5, où on passe littéralement un épisode entier à attendre qu'un personnage mordu crève enfin puis un épisode suivant où il ne se passe absolument rien.
Franchement vu le contenu proposé, ils feraient mieux de passer au format 6 épisodes, là on aurait vraiment l'impression que les choses avancent.


Malgré tout, la série a tout de même trouvé son public, ce qui nous garanti au moins 4 ou 5 saisons supplémentaires pour les années à venir. Pour ma part, j'en resterai là et avec le recul j'en viens même à me demander pourquoi j'ai tenu si longtemps.

The-Goblin
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le 16 mars 2016

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The-Goblin

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