The Rebel Princess
7.9
The Rebel Princess

Drama Youku (2021)

When you play the game of throne, you win or you die...

Thèmes : Historique / Chine / Romance / Quête du pouvoir

Romance : 90 % / Bromance : 50 % / Paternalisme : 0% / Féminisme : 60 %

Voilà, voilà. J'ai terminé cette magnifique histoire juste après le somptueux The Longest Day in Chang'an (je regardais les deux en parallèle) et je m'attelle à un petit avis...

L'histoire est celle d'une belle et jeune princesse, Wang Xuan, que ses proches surnomment A'wu. Lorsque notre série commence, c'est son anniversaire : la jeune fille de 15 ans est désormais considérée comme une adulte. A'wu fête cette date symbolique avec ses parents -son père est le premier ministre, Wan Lin- et toute la famille impériale : son oncle et sa tante sont l'empereur et l'impératrice du royaume, ses trois cousins incluent le futur prince héritier, Zilong, que l'impératrice voudrait voir épouser A'wu depuis toujours... Mais la jeune fille est éprise du demi-frère de Zilong, le troisième prince, Zitan, qui l'aime également en retour. Alors que sa tante et Zilong espèrent bien faire plier A'wu et l'empereur (qui ne peut rien refuser à sa nièce), le très ambitieux Wan Lin a d'autres plans pour sa fille chérie : l'offrir en mariage au grand général Xiao Qi, qui vient d'obtenir le titre honorifique de prince par l'empereur, pour ses faits d'armes extraordinaires...

J'ai passé un moment fabuleux devant cette belle série historique classique. Je l'ai choisie pour la merveilleuse Zhang Ziyi que j'avais envie de revoir. L'actrice est en état de grâce. J'ai lu que le fait qu'elle interprète A'wu à 15 ans a pu paraître étrange à certains car la jeune femme avait 39 ans au moment du tournage. Personnellement, je préfère ce choix là parce que je ne suis pas forcément très cliente de la multiplication des comédiens pour interpréter des personnages à différents stades de leur vie : souvent, c'est étrange et même gênant...

Bref, Zhang Ziyi est très bien dans le rôle de A'wu, jeune fille très naïve au début de l'histoire, qui a grandi protégée par toute une famille aimante, et qui se réveille et grandit petit à petit. Face à elle, une brochette de formidables comédiens, dont Yu He Wei, qui interprète son père Wan Lin, réellement fabuleux, et Shi Ke, qui incarne l'impératrice. Et évidemment Zhou Yiwei, au charme fou, dans le rôle de Xiao Qi : le comédien impose une présence électrique par son calme et son charisme. Il forme un couple merveilleux avec Zhang Ziyi.

Car le coeur de l'histoire, c'est cette superbe histoire d'amour, que l'on pourrait qualifier de légendaire si ce beau récit était authentique. Il y a une grande alchimie entre les deux acteurs et on croit vraiment à leur couple. Ils sont très attachants et on tremble pour eux.

Car il y a beaucoup de complots autour de A'wu et de Xiao Qi. Nous sommes à la cour, et tout le monde cherche le pouvoir, soit pour lui-même, soit pour sa progéniture. Sans parler des drames amoureux qui transforme des êtres bons en traîtres et qui peuvent devenir des menaces... En effet, la cour est gangrénée par la corruption, par la malveillance. Pour A'wu et Xiao Qi, deux êtres d'une grande pureté d'âme, c'est comme nager au milieu des requins. La naïveté de A'wu est totale au début de la série. Elle change après son mariage et les événements qui vont le suivre (non, je ne spoilierai pas). Son retour à la cour est d'une extrême violence pour elle : elle voit alors pour la première fois la réalité du palais, cette heureuse maison de son enfance ; pour la première fois, elle découvre le machiavélisme de l'univers réel dans lequel elle a grandi... Et finalement, les trahisons vont s'enchaîner au fil des épisodes et personne ne sera épargné...

La série met en avant cette lutte acharnée pour le pouvoir, y compris par des personnes qui ont déjà des positions très avantageuses : elles veulent toujours plus, encore et encore. Et même lorsqu'elles ont atteint leurs objectifs, ça continue. Et en plus avec l'angoisse de tout perdre. Le personnage de l'impératrice est, à ce sujet, particulièrement pertinent... Au jeu du trône, vous connaissez la suite...

La série a l'intelligence de ne condamner aucun personnage : tous ont leur part d'ombre, mais aussi leur part d'humanité. Aucun n'est réellement mauvais : la cour pervertit des êtres qui auraient dû vivre une vie simple...

Il y a de nombreux personnages secondaires et ainsi plusieurs arcs narratifs poursuivis en parallèle. Ils sont tous intéressants et possèdent une réelle épaisseur, y compris pour des personnages au parcours limité. Et je voulais dire aussi que ce n'est pas parce les deux personnages principaux sont droits et intègres qu'ils sont niais. Pas du tout. Ils sont, eux aussi, complexes, écrasé pour l'un par le poids des responsabilités, passant de l'insouciance pour A'wu à la maturité, traversant des épreuves difficiles

Comme celui de ne pas devenir mère

Se révélant -à l'image de son mari- comme un général de guerre

En fait, les deux époux se révèlent très similaires : ce sont des êtres bienveillants abandonnés dans une jungle féroce. Cette similarité renforce au fil du temps ce lien indéfectible qui les uni et rend leur romance crédible. Et loin de toute niaiserie, ils sont vraiment étonnants et admirables à suivre. Et lorsqu'ils sont séparés l'un de l'autre, on se languit qu'ils se retrouvent. J'ai adoré leur complicité et leur confiance mutuelle, le fait qu'ils se disent les choses, qu'ils communiquent, et qui rend leur relation vraie et saine

à l'opposé de celle, par exemple de Zilong et de Wan'ru, basée sur un acte de violence au départ et poursuivie sur des non-dits et des mensonges... D'ailleurs on se demande comment ils ont pu croire qu'ils pourraient construire quelque chose de bon sur une relation démarrée par un viol...

Bref, la relation A'wu'-Xiao Qi est vraiment superbe à suivre et porte la série tout du long...

Et quand A'wu, née fille, est bien obligée de s’accommoder de son sexe, Xiao Qi est carrément féministe :

Il est celui qui choisit de ne prendre aucune autre épouse dans une société où il est normal d'avoir plusieurs concubines

Il est aussi et surtout le seul personnage masculin de la série à ne pas faire preuve de masculinité toxique, à ne jamais obliger son épouse à quoi que ce soit et à lui laisser une totale liberté. Il est respectueux et n'a pas de préjugés non plus sur l'attitude que A'wu doit avoir. Bon, évidemment, on est dans une fiction et c'est un idéal, surtout pour l'époque dans laquelle il vit, mais ça fait du bien de voir un tel personnage...

J'en ai vu pas mal des dramas historiques (surtout coréens pour le moment) et c'est vrai que c'est toujours la même chose : redondance de complots, de coups de théâtre, de trahisons. Et c'est lassant au final... Là, je pense que le couple principal, follement réussi, apporte une richesse folle à l'ensemble.

Un mot sur un personnage secondaire vraiment marquant, celui de Helan Zhen, qui incarne un pendant intéressant à Xiao Qi, et interprété par un comédien au magnétisme de dingue.

Une série historique savoureuse et palpitante, portée par une histoire d'amour inoubliable, dont je n'ai pas vu passer les -pourtant- 68 épisodes. Prenant !

*Voir page d'accueil pour plus d'explications : https://www.senscritique.com/liste/Kdramas_vus/2850094

ElizzZed
9
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le 23 févr. 2024

Critique lue 61 fois

4 j'aime

Aglaé Brisetin

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