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Le 28 janvier 1077, Henri IV, pas le nôtre, mais le futur souverain du Saint Empire Romain Germanique, se rendit à Canossa, pieds nus dans la neige pour se faire pardonner par le Pape.
C’est aujourd’hui le moment pour le Professore Ludovico, non pas d’aller à Canossa, au cœur de l’Emilie Romagne, mais chez Dunder Mifflin, Scranton, Pennsylvania, pour se faire pardonner de ses enfants qui lui serinent depuis des années les mérites de The Office.
Il est vrai qu’une série sur la vie de bureau avait peu d’attrait. En rentrant du travail, on a soif de Ver des sables et de Mafia du New Jersey, plutôt que de Steve Carell et de sa bande de joyeux papetiers.
La série avait donc été rejeté par le snobisme proverbial du Professore, qui ne goûtait guère la sitcom caméra portée, façon Arrested Development.
Mais voilà, on passe devant le pilote (visionné pour le 365ème fois par le Professorino), on tombe dans le pot de Nutella et on enchaîne les 201 épisodes, les 4000 minutes, les 66,66 heures de The Office. Et on trouve ça drôle, court, punchy.
Le monde du travail est mal représenté au cinéma. Le cinéma français ne connaît pas grand-chose à la vie des entreprises. Aux États-Unis, au contraire, on a souvent travaillé avant d’avoir eu la chance de percer à Hollywood. Et la documentation poussée fait partie du travail du scénariste… L’atout majeur de The Office, derrière sa dinguerie, c’est la pertinence de sa vision du travail. Ses chefs égocentriques et pas finauds, ses collaborateurs fainéants, déprimés ou un peu trop corporate.
Si la série a pâti du départ de Steve Carrell (se prenant les pieds dans le plat en virant à la rom-com feelgood), elle reste un immense monolithe cringe, une description réaliste et foldingue du secteur tertiaire au XXIème siècle.
The Office a fini par être ce qu’elle prétendait simuler : un documentaire.
https://www.cinefast.com/?p=6585
Créée
le 19 avr. 2024
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